Les autorités espagnoles avaient pourtant mis en place un dispositif afin de gérer au mieux l'affluence de voyageurs attendus ce week-end. Mais les efforts fournis n'ont visiblement pas été suffisants. Les files d'attentes qui étaient souvent d'un maximum de cinq heures se sont multiplier par deux, voire plus. Sur certaines lignes même, les MRE ont été contraints de passer des nuits au port avant d'embarquer vers le Maroc. Sur les frontières terrestres, agents espagnols et voyageurs dénoncent la lenteur de la douane marocaine. Voyage pénible pour des familles marocaines venues de France pour faire la traversée. Fatiguée de rester sous le soleil, une famille MRE a trouvé un endroit, pas des plus agréables, pour s'abriter. Ce week-end n'a pas été facile pour les MRE revenant au Maroc pour leurs vacances via l'Espagne. Les autorités ibères avaient déjà prévu un gros pic de voyages et avaient pris un certain nombre de mesures pour assurer le bon déroulement de la traversée du détroit pendant les premiers jours du mois d'août, mais tout n'a pas fonctionné comme prévu. 12 heures d'attente à Algesiras, jusqu'à deux nuits à Almeria Au port d'Algésiras ce dimanche, les voyageurs à destination de Tanger Med ont dû attendre jusqu'à 12 heures avant d'embarquer et de nombreux véhicules et passagers sont restés en attente, rapporte l'agence EFE. Certains n'ont pu voyager que ce lundi matin. N'eût été le service d'interchangeabilité des billets, assurent des sources portuaires, la situation aurait été pire. Le fait était d'autant plus désagréable pour les MRE venus des autres pays d'Europe. «Il nous a fallu plusieurs heures de routes pour arriver en Espagne et au port d'Algésiras, on a dû passer de longues heures sous le soleil», témoignent à El Mundo Fhagira et Hamida, deux marocaines qui ont voyagé avec leurs maris et leurs enfants en provenance de France. A noter que les deux familles font ainsi la traversée depuis plus de 10 ans. A Almeria, les passagers à destination de Nador se sont retrouvés dans la même situation, sinon pire. Plusieurs d'entre eux, arrivés depuis samedi pour voyager, y ont passé deux nuits, en raison de la saturation des bateaux. Ils devraient en principe voyager ce lundi. Il faut dire que cette ligne est l'une des plus longues (6 heures de trajet) de l'opération transit. Et seule la compagnie espagnole Acciona y opère avec seulement deux bateaux et 4 navettes depuis le retrait de la Comarit. Au niveau des frontières terrestres, la lenteur de la douane marocaine pointée du doigt Par ailleurs, les longues files d'attente n'ont pas épargné les frontières terrestres. Les MRE qui sont passés par Ceuta samedi ont eu du fil à retordre. Les formalités qu'ils accomplissent généralement en moins de quinze minutes au niveau de Tarajal/Bab Sebta leur a pris jusqu'à deux heures. Et ici, c'est la lenteur de la douane marocaine dans le contrôle des passagers qui est pointée du doigt. Idem pour ceux en provenance de Melilla. La presse espagnole évoque des files d'attentes de 5 heures à Beni Ensar, provoquant même beaucoup de tensions entre voyageurs et douaniers. D'après le quotidien El Faro, la santé de certains enfants restés sous le soleil aurait été mise en danger. Un agent espagnol s'est dit «surpris» que «les Marocains soient confrontés à une telle épreuve de la part de leurs autorités, alors qu'ils économisent toute l'année pour se rendre dans leur pays d'origine». «Ces affluences de voyageurs sont prévisibles, mais chaque année, la mauvaise gestion du côté marocain s'empire», regrette-t-il. Pourtant, la douane chérifienne avait promis aux MRE la fluidité des contrôles les jours de forte affluence. Que s'est-il passé ? Nous avons tenté en vain de joindre les responsables de l'opération Marhaba au Maroc pour obtenir des explications. De leur côté en tout cas, plusieurs Marocains de l'étranger n'hésitent pas exprimer leur déception, notamment sur Yabiladi. Certains ayant fait la traversée ces jours, dénoncent la «désorganisation et le manque de compétence» des services douaniers marocains.