Le 25 mars dernier, le ministère de l'Intérieur annonçait le dépôt d'une plainte en France contre les parties qui accusaient Abdellatif Hammouchi de «torture». Le lundi 9 juin, c'est finalement une juridiction marocaine qui examine le dossier. Les deux avocats français, Ralph Boussier et Yves Repiquet, recrutés à cette occasion étaient absents de la première audience du procès. C'est la justice marocaine qui examine l'affaire Hammouchi. Dans l'après-midi du lundi 9 juin, le tribunal de première instance de Rabat a connu la première audience du procès contre les accusateurs du patron de la DST. Une audience qui s'est déroulée en l'absence des mis en cause et de leurs défenses : Zakaria Moumni, Adil Mtalsi, Naâma Asfari et l'Association chrétienne contre la torture et la peine de mort. C'est justement cette ONG qui était à l'origine de la plainte déposée, en février dernier, contre le patron de la DST pour «torture» et «complicité de torture» alors qu'il se trouvait en visite officielle à Paris. A Rabat, les choses sont totalement inversées. Les quatre parties sont poursuivies pour «dénonciations calomnieuses», «outrage à un corps constitué» et «diffamation publique». La justice marocaine a-t-elle remplacé la française ? Le 25 mars dernier, un communiqué du département de Mohamed Hassad annonçait que l'Etat marocain a décidé de mandater des avocats français en vue de «déclencher des poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs de plaintes, mettant en cause de hauts responsables marocains pour des allégations de torture qu'ils savaient inexactes». Me Ralph Boussier était l'un des avocats recrutés à cet effet par la partie marocaine. Un homme qui a déjà fait ses preuves dans le procès contre le quotidien Le Monde dans l'affaire Hicham Mandari. Le lundi 9 juin, Boussier et Me. Yves Repiquet étaient absents au tribunal de première instance de Rabat. Dans des déclarations à MAPTV, Me Abdelkébir Tabih, de l'équipe de la défense du ministère de l'Intérieur a affirmé que «la loi marocaine ne reconnait pas la double nationalité» des mis en cause. «Ce sont des Marocains condamnés pour des crimes de droit commun, la justice française est appelée à respecter les verdicts prononcés par les tribunaux marocains. Le temps du protectorat français est révolu», a-t-il ajouté. L'examen de l'affaire Hammouchi par une juridiction marocaine vise à déterminer si les allégations de «torture» et «complicité de torture» contre le patron de la DST de Zakaria Moumni, Adil Mtalsi, Naâma Asfari et l'Association chrétienne contre la torture et la peine de mort, sont exactes ou non.