Les publicités et autres campagnes de communication des entreprises sont souvent l'objet de railleries de la part des internautes marocains. Mais l'enseigne américaine de fast-food Burger King a réussi l'exploit de collectionner les impairs en une seule et même semaine. Détails. Le français mange le baton chez Burger King Casablanca / Ph. Riad Essbai Panneau de pub Burger King aux Etats-Unis / DR Photo du verre avec la carte du Maroc tronquée / Ph. Mohamed L. Burger King, littéralement le roi du burger, un nom qui ne peut que plaire dans un pays très attaché à son système monarchique. Pourtant, en l'espace d'une semaine, l'enseigne américaine a collectionné les bévues en matière de communication. La sauce avait pourtant bien pris au départ. Beaucoup de Marocains qui en avaient marre de la bonne cuisine du pays (tagines, couscous, grillades de sardines…) sont devenus des inconditionnels de l'american-way-of-life et régime fast-food. Comble de la modernité et du choufouni, le Marocain est entré dans la société de consommation par la grande porte du Mc Donald's. Quick, un peu trop rapide pour un fast-food en terre du farniente et du dilettantisme, a dû plier bagage, laissant son concurrent Mc Do, seul maître à bord. Une position monopolistique que Burger King est justement venu ébranler. Le pouvoir absolu du roi du burger se manifestera dans une communication offensive. Reprenant son slogan aux Etats-Unis «Why eat with a clown when you can dine with the king» il le traduira approximativement en français (pourrez au lieu de pouvez) pour l'afficher à l'entrée de son restaurant, situé juste en face du Mc Donald's de la corniche. «Le français mange le bâton» Quand on moque le clown d'en face, il faut bien évidemment être irréprochable, sinon on risque un méchant retour de bâton. Au-delà de l'erreur de traduction du slogan, le reste de la communication a connu quelques problèmes de langue. En bonne entreprise américaine, Burger King n'a pas choisi de communiquer en arabe, ni en anglais mais en langue française. Enfin un français qui mange le bâton (traduction littérale d'une expression marocaine) comme l'a remarqué subtilement un certain Driss Q. dans son commentaire sur Facebook. En lisant l'autre affiche déployée sur la devanture du restaurant, diffusée par Riad Essbai sur Facebook (voir diaporama), on peut se demander si l'agence de communication du roi du burger s'appelle Google Translate. «Toute feu toute flamme pour meilleur goût – Depuis 1954», voilà une accroche qui parle à tous les amoureux de la langue de Molière. Les rois de la communication auraient pu terminer le travail avec une affiche reprenant le célèbre slogan de Burger King «Home of the whopper» que Google Translate traduit par «La maison du mensonge». Qui c'est le clown ? Mais à trop vouloir se moquer de son concurrent d'en face, le roi du burger en a perdu son latin et va même jusqu'à reproduire les erreurs passées de son voisin au nez rouge. Ainsi, sur les verres offerts à ses clients marocains, un slogan, cette fois en anglais (ils ont compris que le français n'était pas leur fort), indique que le Maroc, c'est là où on gagne toujours. Brosser dans le sens du poil le chauvinisme des Marocains est une astuce qui ne coûte pas très cher. Sauf qu'en guise de carte du Maroc, on voit un territoire tronqué du Sahara (Voir diaporama avec photo de Anas Bougataya). Gênant ! On se souvient que Mc Do avait commis la même erreur en 2008 et qui a dû s'excuser pour rattraper le coup. Ronald a dû se dire revanchard : «Et c'est qui le clown maintenant ?»