Nouveau front de tension entre les membres du Club des magistrats et le ministre de la Justice, Mustapha Ramid. Le PJDiste armé de l'Inspection générale relevant de son département interroge tout juge qui exprime des positions qu'il estime inadéquates ou en contradiction avec sa politique. Le ministre de la Justice entend étouffer toutes les voix opposées à sa gestion des affaires de ce département. En ligne de mire, certaines opinions exprimées sur les réseaux sociaux par des membres du Club des magistrats, sont passibles de passage devant l'Inspection générale relevant de son ministère. Aujourd'hui, le magistrat, Mme Zineb Benameur, a été convoquée par l'IG. La faute commise ? avoir publié sur facebook une critique linguistique et juridique d'un texte rédigé par un cadre au ministère, qui plus est proche du ministre. Celui-ci n'a pas apprécié les observations et a déposé plainte contre elle. Une fois n'est pas coutume, la machine judiciaire a été très réactive. Tellement rapide que la juge mis en cause n'a pas eu assez de temps pour prendre connaissance de l'objet de la convocation. Une pratique de plus en plus fréquente Le cas de ce magistrat n'est malheureusement pas un fait isolé. Il y a quelques jours, c'est le désormais célèbre juge, Mohamed El Hini, qui a été contraint de passer par les fourches caudines d'un conseil de discipline à cause d'un texte qu'il a posté sur Facebook. Ce message listait les critères indispensables pour tout candidat au poste de chef de la Direction des affaires civiles. Le département estime que l'article en question porte atteinte au nouveau directeur, fraichement nommé alors que le texte a été publié avant même sa nomination. Par ailleurs, dans sa réunion du samedi 3 mai, le bureau exécutif du Club des magistrats a vivement dénoncé les déclarations de Mustapha Ramid devant la Chambre des conseillers concernant le cas El Hini dans lesquelles le PJDiste a ouvertement appelé le juge à exprimer publiquement ses excuses au nouveau directeur. Le juge Mohamed El Hini est très connu sur la scène médiatique, notamment depuis son verdict contre le gouvernement Benkirane dans le dossier de plus de 2000 diplômés sans emploi, signataires du PV du 20 juillet 2011 avec le gouvernement Abbas El Fassi. Pour rappel, l'ex-premier ministre s'était engagé à les recruter directement dans la fonction publique. Une promesse qui n'avait pas été respectée par son successeur Abdelilah Benkirane.