Du nouveau dans l'affaire du petit Fayçal. L'enfant marocain, ayant vécu près de 7 ans enchainé à un mur, dans la région de Taourit, est à présent «entre de bonnes mains» selon l'association Touche pas à mon enfant. A coté, le père et les frères ainés de l'enfant, qui seraient également impliqués dans la situation précaire dans laquelle vivait ce dernier, étaient de passage devant la justice ce matin. Explications. L'affaire du petit Fayçal vient de connaitre un nouveau rebondissement. L'enfant marocain âgé de 13 ans, souffrant d'un handicap mental, a pour rappel vécu 7 ans de sa courte vie attaché à un mur, enfermé dans une petite pièce de 4 mètres carrés, située dans la région de Taourirt, dans le nord-est du Maroc. Aujourd'hui, grâce à la mobilisation citoyenne et associative ayant suivi cette affaire, l'enfant a été sorti de son calvaire. Personne ne sait, toutefois, qui est le vrai responsable de la situation dans laquelle il vivait. «Entre de bonnes mains» «Pour l'instant, on ne peut accuser personne. Ce que je peux vous dire, c'est que l'enfant est actuellement entre de bonnes mains, dans un hôpital d'Oujda», nous a indiqué Najat Anwar, présidente de l'association marocaine Touche pas à mon enfant, qui a envoyé des équipes sur place pour accompagner l'enfant à l'hôpital. Selon la responsable associative, le père de Fayçal et ses frères étaient de passage, ce mercredi matin, devant le procureur du roi à Oujda. «Le père qui souffre d'une maladie a été relâché à cause de son état de santé», a-t-elle fait savoir. A la place, c'est le frère ainé, le seul majeur qui était vraisemblablement en état de lui venir en aide, qui est poursuivi. «Il est actuellement en détention et va être poursuivi en justice», a ajouté Najat Anwar, soulignant que son association «suit de très près l'affaire». La maman, elle, aurait été convoquée mais en qualité de témoin. Parents divorcés C'est une vidéo, postée la semaine dernière sur Youtube, qui a donné l'alerte. La séquence, déjà visionnée plus de 290 000 fois, montre l'enfant attaché d'un pied dans une sorte de grotte et sa mère en larmes, qui vient lui rendre visite en présence des gens de village. Dans la vidéo, celle-ci, expliquait ne pas avoir les moyens pour le faire interner dans un hôpital adapté et réclamait aux autorités locales une aide financière pour pouvoir bâtir, sur une parcelle qu'elle possède, une maison pour son enfant. En réalité, l'histoire de cette famille est bien plus compliquée. «Sa mère s'est séparée très tôt de son père et a pris son fils avec elle. La maman s'est remariée et au bout de quelques années le handicap de son fils et son agitation de temps en temps ont commencé à poser problème aux voisins qui s'en plaignaient», explique-t-on dans une lettre rédigée par un groupe de citoyens marocains et étrangers, envoyée cette semaine à Bassima Hakkaoui, la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social. Beaucoup de flou «La mère s'est orientée alors vers plusieurs hôpitaux à qui elle a demandé de l'aide pour la prise en charge de son fils, mais elle n'a jamais trouvé d'oreille attentive à son malheur. Elle a décidé de déposer son fils chez son père de nouveau. Face à son comportement agité, son père a décidé de l'attacher au mur d'une sorte de grotte près de la maison», poursuit-on. Aujourd'hui, vu que le père serait souffrant, c'est le frère ainé de la victime qui sera probablement poursuivi. Mais l'affaire est loin d'arriver à sa fin. Le rôle de la maman dans la souffrance qu'endurait son enfant n'a pas encore été clairement déterminé. Malgré les différents contacts qu'on a pu entreprendre, beaucoup de zones d'ombres subsistent encore autour de cette triste affaire.