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Familles en détresse
Publié dans L'observateur du Maroc le 03 - 12 - 2010

Trois ans après l'arrestation du père, la famille Al Moatassim continue à clamer l'innocence de ce «papa», bien que la justice ait déjà dit son dernier mot. Soumaya, cadette des quatre enfants Moatassim (Abdeslam, Zineb et Mohamed), décide de se faire le porte-fanion de la défense de son père, sa mère, professeur de lycée, ayant désormais la charge du foyer. Du jour au lendemain, à 19 ans, elle se retrouve dans un tourbillon politico-médiatique auquel rien ne la prédestinait. Rencontre
Soumaya Al Moatassim: « La place de mon père est auprès de nous»
Soumaya, 22 ans, milite depuis trois ans pour la libération de son père, condamné à 25 ans de prison dans l'affaire du réseau terroriste Belliraj, ramenés à 10 ans en seconde instance. Pour cette future lauréate de l'Ecole nationale des sciences appliquées de Tanger, pas question de baisser les bras, tant la cause de son géniteur lui semble juste. Coupable avéré pour les uns, complice indirect pour les autres, Mustafa Al Moatassim demeure aux yeux de sa fille un père «engagé, responsable et pur», «loin de l'image qu'on tente de lui coller à tout prix». Au bout de quelques mois de campagne médiatique, Soumaya est parvenue à attirer l'attention de l'opinion publique et d'organisations de droits de l'homme sur le cas de son père.
Retour au 18 février 2008, jour de l'arrestation de Mustafa Al Moatassim. Installée à Tanger, Soumaya apprend la nouvelle de l'arrestation de son père. Sous le choc, elle reçoit l'appel de son frère qui tente de la calmer. «Il sera interrogé et libéré dans 48 heures», la rassure-t-il. Le même jour, les autorités perquisitionnent l'appartement familial, sis à Hay Riad, Rabat. La famille Al Moatassim est dans l'appréhension. Aucune nouvelle depuis l'arrestation. Ce n'est qu'après la conférence de presse accordée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Chakib Benmoussa, autour du réseau Belliraj, que la famille se rend compte de ce qui se passe réellement. Le destin des Moatassim bascule en quelques heures.
Une semaine après l'arrestation, un appel de la police apprend à la famille Al Moatassim que leur père est à Casablanca pour des interrogatoires. «On est allé le voir, ma mère, mon frère et moi, pour lui apporter des vêtements neufs, du matériel d'hygiène et de la nourriture. Mais les policiers ne nous ont pas permis de le voir», se remémore Soumaya, la voix tremblante d'émotion. Près de 4 ans après les faits, la jeune fille peine toujours à l'idée de savoir son géniteur derrière les barreaux pour atteinte à la sûreté intérieure de son pays. La famille subit une double peine : celle de l'incarcération du père par la justice, condamnation à laquelle vient s'ajouter l'opprobre d'une société marocaine encore meurtrie par le souvenir des sanglants attentats du 16 mai 2003.
Trois semaines après l'arrestation, Mustafa Moatassim est transféré à la prison civile de Salé où sa famille est finalement autorisée à le voir. Amaigri, le visage pâle et le regard éteint, le père leur est méconnaissable.
Le coup est dur pour l'épouse et les quatre enfants. Lorsque les médias annoncent la nouvelle de l'arrestation des « Six politiques » (voir encadré), l'appartement des Al Moatassim, d'habitude calme, ne désemplit plus, entre proches, voisins et amis venus s'enquérir du sort du chef de famille.
Mais si les proches offrent leur soutien à la famille privée de son pilier moral et financier, la société et l'entourage sont loin d'être aussi compréhensifs. Les regards inquisiteurs se font de plus en plus insistants, et les qu'en-dira-t-on étouffent les Al Moatassim qui essaient tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau : «Certains de mes camarades d'école ne voulaient plus m'aborder de peur d'une mauvaise réaction de ma part», explique Soumaya.
Au fil des jours, l'absence du père pèse sur la maison. A l'instar de ses proches, Soumaya subit silencieusement les débuts de l'affaire. Un mois après l'arrestation de son père, la jeune fille sombre dans une dépression nerveuse qui la conduira à deux hospitalisations successives. Gravé dans sa mémoire, le contrôle policier lors de sa première visite de son père à Casablanca, qu'elle a vécu comme un «épisode humiliant» sera l'élément déclencheur de «l'éveil de conscience» de la jeune fille, qui commence son activité militante par la création d'une page sur Facebook consacrée à son père. Elle rassemble ainsi 3000 adhérents à sa cause. Soumaya s'adresse ensuite aux médias conventionnels et donne une série d'interviews dans les journaux nationaux, avant d'intégrer l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH).
Elle participe aux sit-in, prend part à des conférences et se fait connaître dans le monde associatif. La réduction de peine fait poindre une lueur d'espoir pour la famille Moatassim. Entre son grand frère récemment marié, le benjamin de la famille, étudiant en première année du bac, sa mère partagée entre son travail et ses trois visites hebdomadaires à la prison de Salé, Soumaya attaque sa cinquième et dernière année d'études sans pour autant abandonner son combat. Ramener son père à la maison, c'est le défi de sa vie…
Sakina Kada : «Mon Abdelhafid reviendra…»
«Le 19 février 2008, on est venu arrêter mon mari chez nous, on a fouillé notre maison et confisqué des objets. J'ai versé toutes les larmes de mon corps…Ce n'était pas à cause de l'appartement chamboulé, cela n'avait pas d'importance. Je m'inquiétais pour mon fils de trois ans, effrayé à la vue de ces inconnus, qui avaient fait irruption dans son petit monde et refusé que je le conduise à la crèche pour lui éviter cette triste scène», se rappelle Sakina Kada, épouse de Abdelhafid Sriti, correspondant à la chaîne de télévision libanaise Al Manar, organe médiatique du parti chiite Hezbollah.
Face au choc de l'arrestation, la mère de famille perd ses moyens, avant de retrouver ses esprits quelques temps plus tard. Elle s'improvise coordinatrice des familles des «six politiques» de l'affaire Belliraj. Une cause à laquelle elle consacre la majeure partie de son temps, sans oublier ses enfants pour autant. Elle a peur pour l'équilibre et l'avenir de ses petits : Yassir, 5 ans, et Chaimaâ, 16 ans. Elle les rassure, les réconforte, tentant de préserver l'image d'un père « intègre et pacifiste», insiste-t-elle. Mais les mots ne suffisent pas à conserver la sérénité du foyer. Sakina doit également prendre la relève financière du chef de famille, au quotidien, en attendant son retour. Elle ne veut pas que ses enfants soient victimes de privations, elle se doit de les accompagner dans cette épreuve difficile. C'est que l'affaire des «six politiques» de l'affaire Belliraj a fait le tour du pays, avant de se répandre comme une traînée de poudre dans les médias du monde entier.
Dès le transfert d'Abdelhafid Sriti à la prison de Salé, la famille s'organise pour les visites, tous les lundi matins. «C'est un vrai cauchemar pour nous tous. On doit à chaque fois faire la queue, passer des heures à attendre et se plier aux fouilles embarrassantes des gardiens. C'est une épreuve pénible pour mes enfants, surtout pour Yassir, qui n'a aujourd'hui que 5 ans et demi», déplore-t-elle. Dans sa bataille pour la libération de son mari, Sakina sillonne le Maroc et l'étranger afin de sensibiliser les organisations des droits de l'homme. Elle organise également des sit-in, des rencontres et des conférences auxquels elle participe, en compagnie des autres familles, avec le comité national de solidarité avec les «six politiques».
Sakina vit toujours mal en revanche les questions incessantes de son benjamin sur la raison de l'absence de son père: «Il n'est toujours pas au courant qu'il est en prison. Lorsqu'on lui rend visite, il croit que c'est son lieu de travail», raconte la mère de famille. «Chaima est en âge de tout comprendre, elle est très attachée à son père. Elle s'intéresse à toute l'actualité qui le concerne… mais j'essaie de la tenir à l'écart de cette affaire, j'ai peur qu'elle ne souffre de l'incompréhension de son entourage», ajoute Sakina. Une épouse qui réclame le retour d'un homme avec qui elle a partagé vingt années de sa vie. Une maman qui se bat pour revoir ses enfants dans les bras de leur père.
«Je vous laisse imaginer ce que représente pour un foyer la détention de son chef de famille, seul et unique pourvoyeur de revenus.»
L'Observateur du Maroc A combien estimez-vous le nombre de détenus islamistes et comment sont-ils répartis dans les différentes prisons du Maroc ?
Abderrahim Mouhtad. Il n'existe pas de chiffre officiel, par conséquent on se réfère généralement aux déclarations de l'année dernière d'un responsable du ministère de la Justice, qui avait fourni l'effectif de 700 à 800 détenus islamistes. Dans son recensement, Ennassir, pour sa part, se fie uniquement aux courriers manuscrits qui lui sont envoyés par les détenus et aux familles de ces derniers qui viennent régulièrement à l'association, ce qui fait un total de 427 prisonniers. Mais, étant donné le nombre de transfèrements des détenus islamistes d'une prison à l'autre, et leur présence dans plusieurs prisons, il est difficile d'établir une cartographie exacte de leur répartition dans les différents pénitenciers du Royaume. Ceci dit, à titre indicatif, la prison locale de Salé à elle seule compte environ 360 détenus islamistes.
Combien de familles soutient votre association ? Et quel genre d'aide leur apportez-vous ?
Environ 427 familles- proches, parents et enfants de détenus islamistes-avec lesquelles nous maintenons un contact permanent au siège de l'association. Nous essayons, en fonction de la situation de chacun et de nos moyens limités, d'apporter un soutien à différents niveaux, notamment en faisant connaître les revendications des familles des détenus islamistes, et ce que celles-ci subissent comme épreuves du fait de l'incarcération de leurs proches. Nous concentrons l'essentiel de nos efforts sur cet aspect-là, car nous le considérons comme la solution collective et efficace à tous les problèmes des familles concernées. Dans ce sens, nous encadrons les sit-in et les manifestations de ces dernières, de même que nous nous occupons de la communication avec les associations des droits de l'Homme et les médias. Nous leur rendons en outre d'autres services spécifiques, comme la rédaction, l'impression et la distribution de leurs doléances. Il faut souligner qu'Ennassir est elle-même soutenue par des partenaires, qui nous fournissent notamment conseils juridiques et assistance administrative.
Quelles sont les conséquences psychologiques, matérielles et sociales sur ces familles de la détention de leurs proches?
Quoique je puisse vous dire à ce sujet, les mots ne suffiraient pas à décrire leur situation, mais je vous laisse imaginer ce que représente pour un foyer la détention de son chef de famille, souvent le seul et unique pourvoyeur de revenus pour toute la maisonnée. La plupart des prisonniers islamistes sont en effet mariés et pères d'enfants en bas âge. Et ce sont ces petits qui paient aujourd'hui le plus lourd tribut de l'emprisonnement de leurs pères. Les épreuves qu'ils endurent vont au-delà de l'imaginable, ils sont victimes entre autres d'abandon scolaire et souffrent de l'indifférence totale de l'Etat, mais également de la société civile, à leur égard. En 2010, certains parmi ces enfants de détenus islamistes, âgés de 14 ou 15 ans à peine, ont ainsi été arrêtés pour des délits de vol ou de consommation de stupéfiants. Qu'en sera-t-il de leur avenir avec une enfance aussi ardue ?
Quelles sont les revendications de ces familles aujourd'hui?
Leurs revendications sont les mêmes que celles d'hier, à savoir la libération de tous leurs proches (arrêtés durant la campagne menée par les autorités au lendemain du 16 mai 2003), dont les procès se sont déroulés dans des conditions particulières, en outre sous le choc consécutif aux attentats de Casablanca. Nous considérons que les condamnations à l'encontre de ces personnes ont été trop sévères, eu égard aux faits qui leur sont reprochés, sans oublier que les détenus islamistes ont été privés de toute possibilité de contestation de leur jugement, et ne bénéficient ni de mesures de grâce ni de libération.
Avez-vous jamais pensé à faire rencontrer les familles des condamnés islamistes du 16 mai 2003 avec celles des victimes de ces attentats? Si oui, comment se sont déroulées ces rencontres?
Au niveau de l'Association Ennassir, nous n'avons jamais organisé de rencontre de ce genre. Ceci étant, il est arrivé qu'en marge de meetings ou de réunions entre associations de défense des droits de l'homme, des proches des victimes du tragique 16 mai 2003 se retrouvent sous le même toit que des familles de détenus islamistes. Leur rencontre leur a permis d'aboutir à la conclusion que ces tristes évènements ont engendré des victimes de tous les côtés. Ceux qui ont été touchés directement et douloureusement par ces attentats ont vu leur vie se transformer en une épreuve et des souffrances quotidiennes. Et ceux qui ont été arrêtés et emprisonnés suite à ces attentats, alors qu'ils n'avaient aucun lien direct ou indirect avec ces derniers, subissent un sort affligeant à leur tour.
Votre association est perçue par certains comme « l'avocat du diable». Comment pouvez-vous justifier devant tous ces Marocains votre défense d'individus condamnés par la société et par la justice ?
Ennassir est une association jeune, qui a défini le cadre exact de son activité dès sa naissance en 2004. La plupart des membres de son bureau et de ses adhérents sont des parents ou des proches de détenus islamistes. Ennassir a commencé à travailler sur le dossier sensible de ces prisonniers particuliers au moment où nombre de concernés ont préféré s'en détourner, par crainte, si l'on peut dire, de « jouer avec le feu ». Mais aujourd'hui, grâce à Dieu, beaucoup d'organisations non gouvernementales, aussi bien marocaines qu'internationales, ont décidé de se joindre à leur tour à la défense de ces détenus islamistes, ce qui fait que nous ne sommes plus seuls au front. Cette nouvelle donne nous pousse à réfléchir ensemble à d'autres voies d'aide et de soutien aux enfants et aux proches de ces prisonniers, dans l'attente de leur délivrance. Il faut souligner à ce niveau que nous demandons la libération uniquement des détenus islamistes qui ne sont aucunement impliqués dans des actes sanguinaires, et qui condamnent l'idéologie de la violence dans son ensemble. Enfin, nous appelons au respect de la dignité et des droits de l'ensemble des détenus à l'intérieur de tous les établissements pénitentiaires du pays.
Et les familles de l'affaire Tabit ?
Salaheddine Lemaizi
Quartier de la Famille française, en face de la maison de Jeunes de Derb Ghallef, se trouve la demeure du commissaire le plus célèbre de l'histoire du Maroc. Mohamed Mustapha Tabit, commissaire principal et patron des RG à Casablanca dans les années 80 et jusqu'en 1993. La petite villa sur deux étages ne respire pas la vie. Le jardin est délaissé depuis des mois et les rideaux et les fenêtres sont fermés. La maison familiale est aujourd'hui habitée par la première femme du sulfureux commissaire. «Elle n'y réside plus de façon permanente», précise un voisin avant de clore la discussion rapidement. 17 ans après, Tabit et sa famille sont toujours un sujet tabou. Selon un autre voisin, la deuxième femme du commissaire et ses enfants ont déménagé depuis dix ans dans les environs de Casablanca.
Au début des années 70, M. Tabit convole en justes noces avec sa première femme. À l'époque, il n'a pas encore intégré les rangs de la police nationale. Il est instituteur d'arabe à Beni Mellal. Dans les années 80, Tabit est désormais un commissaire qui monte. Il se marie de nouveau. Il n'est pas riche mais a assez d'argent pour faire vivre deux foyers et ses enfants, issus de ses deux mariages. Le commissaire était le centre de la vie de cette famille. Craint dans son travail, il est un demi-dieu chez lui. Avec l'éclatement de l'affaire au mois de Ramadan 1993, tout bascule. Les temps durs commencent…
La traversée du désert
Le calvaire de la famille Tabit commence au cours du procès. «Ses enfants seront traités de tous les noms et ses femmes subiront une humiliation atroce au moment de l'affaire», se rappelle un voisin de la famille à Derb Ghallef. Deuxième souffrance, la famille n'aura pas le droit de rencontrer Tabit avant son exécution. Septembre 1993, le commissaire est fusillé, la famille reçoit le corps dans un cercueil scellé. On interdira aux proches de voir le corps, il sera enterré au cimentière de Rawdat Chelh à Oulfa. «Le monstre Tabit» est mort, mais des gens qui portent son nom doivent continuer à vivre. À cet instant, commence une longue traversée du désert pour la famille et surtout les enfants.
Au moment de l'arrestation du père, le fils ainé est élève au collège. «Malgré le harcèlement de certains profs et de quelques élèves, il tentait de garder le moral», se rappelle un ancien camarade de classe de Tabit fils. Au lycée, le jeune homme est décomplexé de l'histoire de son père. Par contre, «il n'était pas très appliqué dans ses études», estime le même collègue. Il quitte le lycée sans avoir décroché le bac, et commence une activité commerciale dans le souk de Derb Ghallef. Après avoir émis des chèques en bois, il termine à la prison d'Oukacha, la même où le père avait passé ses derniers jours. Son destin tragique semblait être écrit d'avance. Pour les autres familles des condamnés dans l'affaire Tabit, leur sort a été tout aussi mouvementé mais la fin plus clémente.
Avant de se faire connaître comme la conseillère en communication de l'ex-Premier ministre Driss Jettou, Leïla Ouachi, journaliste, s'est rendue célèbre en brisant l'omerta qui pesait sur les familles des détenus dans cette affaire sordide. En 1999, avec Nadia El Boussaïri, elles montent au créneau pour demander l'amnistie pour leurs parents emprisonnés.
Au moment de l'affaire, Ahmed Ouachi était chef de sûreté de Hay Hassani-Aïn Chock. Il sera sévèrement sanctionné pour n'avoir pas «dénoncé les agissements de Tabit». Par la suite, on saura que ce commissaire a été le seul à avoir remonté l'information à ses supérieurs, mais celle-ci sera étouffée. Leila, à l'époque chef de service des programmes pour enfants à 2M, mène une bataille ardue en faveur de son père.
De son côté, Nadia, administrateur d'une société, porte la douleur de ses 6 frères et sœurs. Les El Boussairi souffriront énormément dans cette affaire. Le 14 juin 1993, la mère des enfants décède, soit quelques mois après l'emprisonnement de son mari.
Une autre famille qui souffre énormément de cette affaire est celle de Driss Lahlou, gynécologue des victimes de Tabit. La vie de la fille du docteur tourne à l'enfer, elle est forcée de quitter la mission française à Casablanca et de partir en France pour fuir une pression devenue «insoutenable», se rappelle une camarade de classe à Alphonse Daudet. Les familles de Ben Maghnia, commissaire de la police, et de Dounaim, gradé des Forces auxiliaires, passent également de dures épreuves suite à l'arrestation de leur père. En 2000, tous les condamnés dans l'affaire Tabit sont graciés. Un difficile travail de réhabilitation devait commencer mais qui n'a jamais eu lieu. Chacun des condamnés va essayer de passer outre le drame qu'il a vécu et continuer à vivre.


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