Un élève de l'école privée située au quartier des Hôpitaux, à Casablanca, a été victime d'abus sexuel commis par son enseignant. Cet enfant âgé de quatre ans et demi sera confronté, le 26 septembre prochain, à l'accusé. Amina est une jeune fonctionnaire. Depuis sa répudiation, elle n'a jamais pensé se remarier. Elle a décidé de consacrer sa vie à son unique enfant, âgé de quatre ans et demi. Elle rêve pour lui d'un avenir brillant. Quand son fils a atteint l'âge de trois ans, elle l'a inscrit dans une école privée du quartier des Hôpitaux, à Casablanca. Elle était rassurée puisqu'il est entre de bonnes mains, pensait-elle. Et comme le hasard fait bien les choses, le chauffeur de l'école est son voisin. Elle n'était donc pas obligée de quitter son emploi en courant à destination de l'école pour ramener son enfant. Le chauffeur de l'école lui a proposé de se charger de cette tâche. Au moment de la sortie, vers 16 h, le chauffeur transportait une partie des écoliers vers leurs domiciles. À ce moment, l'enfant d'Amina restait à l'école en compagnie de la fille du chauffeur en attendant le retour de ce dernier. De coutume, il le conduisait quotidiennement, à l'exception des jours de repos, chez lui. L'enfant jouait, rigolait comme n'importe quel enfant. Cependant, il souffrait d'un problème. Il pissait la nuit dans son pantalon. La mère lui mettait les couches à chaque fois qu'il s'apprêtait à dormir. Un jour, à la fin du mois de mars 2006, alors qu'elle a ôté la couche pour la changer, elle a remarqué une béance anormale de l'anus avec érythème de la peau. Elle l'a examiné. Elle lui a demandé ce qui lui est arrivé. L'enfant a gardé le silence. Il s'est contenté de la regarder. Elle lui a posé la question une énième fois. En vain. « Je vais t'emmener demain chez le médecin pour t'examiner», lui dit-il. L'enfant s'est fondu en larmes tout en criant : «je ne recommencerai jamais, je ne recommencerai jamais». Qu'est-ce qu'il ne va pas recommencer ? Et pourquoi pleure-t-il ? «Je ne recommencerai pas ma mère, c'est le papa de Mohamed qui m'a fait ça », disait-il les larmes aux yeux. Elle a tenté de le calmer et de le rassurer. « Le papa de Mohamed m'a conduit seul à la classe », balbutie l'enfant en sanglotant. Il a expliqué à sa mère que « le papa de Mohamed » l'a sodomisé et l'a obligé à lui faire la fellation. La mère n'a pas cru ses oreilles. Les révélations de son fils dépassent son imagination. Horrible. Qui est Mohamed ? Qui est son papa ? Impatiemment, elle a attendu le lendemain matin. Elle a pris quelques jours de congé pour s'occuper du cas de son enfant. Elle s'est rendue à l'école pour savoir qui est ce Mohamed. « Le voilà Mohamed », indique l'enfant avec innocence. Il s'agit d'un petit enfant de la maternelle. Et son père ? C'est un enseignant de la même école privée et enseignant également dans un collège du quartier Derb Ghallef. L'enseignant a nié avoir abusé de l'enfant. Il a clamé haut et fort son innocence. Mais l'enfant a continué à le mettre en cause. La justice a été saisie de l'affaire. L'enseignant a été arrêté par la police et a été poursuivi en état de liberté provisoire par le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca. L'association « Touche pas à mon enfant » qui s'est constituée partie civile dans l'affaire a fait appel à un pédopsychiatre. Après un examen approfondi, ce dernier a attesté que l'enfant dit la vérité. L'enfant sera confronté, mardi 26 septembre prochain, à son agresseur devant le juge d'instruction près la Cour d'appel de Casablanca.