Ces derniers jours se sont multipliés les arrivées de militants espagnols pro-polisario. Pour certains membres de groupes identifiés, c'est l'expulsion systématique qui est prônée par Rabat. Dernièrement, quatre personnes ont subi cette mesure. Elles devront retourner chez-elles demain. En attendant, elles sont logées dans un «modeste hôtel» à Marrakech. Détails. Le Maroc a interdit, lundi, l'accès au Sahara occidental à quatre ressortissants espagnols, tous membres de la Brigade de solidarité Aragon-Sahara (BSAS) qui projetaient de passer deux jours à Laâyoune. Dès que l'avion qui les transportait a atterri à l'aéroport de Marrakech, les autorités ont brandi contre eux un ordre irrévocable d'expulsion. 20 heures d'attente dans l'aéroport Refusant de payer le billet de retour, les quatre Espagnols ont dû passer, sous une surveillance permanente de la police, vingt-heures dans l'aéroport de la ville ocre avant qu'une issue ne soit trouvée. Finalement, c'est le consul honoraire d'Espagne à Marrakech, Khadija El Gabsi, qui s'est chargée des frais de leur hébergement dans un «modeste hôtel», selon les termes utilisé par un média ibérique, jusqu'à demain. Ainsi, ils auront à quitter, comme prévu, le Maroc, le mercredi 23 avril. L'ambassade d'Espagne à Rabat est accusée par les quatre membres de la BSAS de «complicité» avec le Maroc, refusant de les aider ou de mener une médiation. Si Madrid a opté pour le silence, le parti Izquierda Unida (Gauche unifiée), un grand soutien du Polisario aussi bien en Espagne qu'au parlement européen, a bien entendu critiqué la position marocaine. Les membres de la BSAS ne sont pas à leur premier coup d'essai Ce n'est, d'ailleurs, pas la première fois que ces membres de la Brigade de solidarité Aragon-Sahara sont la cible de ce genre de décision. Le 19 avril, quatre membres ont été expulsés de Tan-Tan. Auparavant d'autres ont dû subir la même mesure à Laâyoune, quatre jours auparavant. Un bilan provisoire établi par la BSAS avance le renvoi, durant les derniers jours, de 28 personnes dont une majorité est espagnole, toutes présentées comme des «observateurs des droits de l'Homme». Ce chiffre devrait comprendre également l'expulsion du 11 avril de cinq ressortissants espagnols des Iles Canaries. En dépit de telles décisions, des délégations espagnoles parviennent à visiter le Sahara, comme c'est le cas de sept Catalans, grands partisans du Polisario qui ont séjourné à Laâyoune presque au même moment que ceux de la Brigade, sans être inquiétés par les autorités marocaines.