A combien s'éleverait le nombre des Sahraouis dans les camps de Tindouf ? C'est le problème que n'a toujours pas résolu la Minurso. Cependant, la forte participation aux élections présidentielles en Algérie, ainsi qu'aux législatives en Mauritanie de populations au sein des camps de Tindouf, indique une certaine hétérogénéité au niveau des nationalités présentées comme des réfugiés. La population portant la nationalité algérienne dans les camps de Tindouf a fortement pris part au scrutin présidentiel algérien du jeudi 17 avril. Dès la matinée d'hier, elle a pris d'assaut les bureaux de vote de la wilaya de Tindouf. Certains parlent même d'un afflux massif des habitants vers cette ville. Seuls sont restés dans les lieux, les Sahraouis démunis qui n'ont ni la chance ni les moyens d'obtenir la nationalité algérienne. Une autre preuve de la forte présence des ressortissants du voisin de l'Est dans les camps. Des membres de la direction du Polisario parmi les votants Les différents corps de la sûreté algérienne qui surveillent les camps ont levé momentanément le blocus qu'ils imposent depuis des mois, sous prétexte de la lutte contre la contrebande. Cet engouement pour ces présidentielles ne concerne pas uniquement les simples gens mais également certaines têtes d'affiche du Polisario. Et elles sont, d'ailleurs, nombreuses. A titre d'exemple le «ministre» de la Défense, Mohamed Lamine Bouhali, un citoyen algérien et Khadija Hamdi, l'épouse de Mohamed Abdelaziz, la «ministre» de la Culture. Le père de cette dernière était, par ailleurs, le maire de Tindouf avant même la création du Polisario. Quant aux autres, ceux originaires du Sahara ou de la Mauritanie, ils ont tous le passeport diplomatique algérien. Avant les présidentielles algériennes il y avait les législatives mauritaniennes Cette participation massive n'est guère une nouveauté. Toutefois, elle a le mérite de montrer que la population des camps n'est pas uniquement constituée des Sahraouis, comme prétend le Polisario. Une évidence qui émerge des sables du désert à chaque rendez-vous avec les urnes, pas seulement en Algérie mais également en Mauritanie. Pour mémoire, en novembre et décembre 2013, le pays du général-président Abdelaziz a connu le premier et le deuxième tour des élections législatives, au passage largement remportées par son parti (l'Union pour la République), un scrutin qui a connu la participation de 6000 habitants des camps de Tindouf. Au lendemain des résultats du vote, certaines voix avaient même avancé que le Polisario préparait une nouvelle campagne de «ralliement» de cette population vers le Maroc, rééditant la même expérience ayant précédé les événements de Gdim Izik.