Les déclarations de Gert Wilders contre les Marocains établis aux Pays-Bas prennent une tournure jusque-là inattendue. Plus de 5 000 plaintes ont été déposées contre le parlementaire du parti populiste, PVV. Même si leur recevabilité n'a pas encore été confirmée, son parti tente de riposter. Les prochains jours risquent d'être mouvementés pour celui qui manifeste haut et fort ses positions anti-marocaines. C'est sa marque de fabrique et il ne s'en cache pas. Geert Wilders ne supporte pas les Marocains établis aux Pays-Bas. La dernière preuve en date est survenue lors des élections municipales où le parlementaire du parti d'extrême droite PVV a scandé devant ses électeurs des chants anti-marocains. «Voulez vous une ville avec plus ou moins de marocains ?», demandait Wilders. «Moins, moins, moins», répondaient ses partisans avant que le député ne promette de «s'en occuper». Aujourd'hui, ces propos lui valent plus de 5 000 plaintes selon un communiqué du Tribunal de la Haye, la ville où le député est arrivé 2ème à l'issue du scrutin. Déjà le 25 mars dernier, quelques 500 plaintes avaient été déposées contre Wilders. Mais «ces dernières semaines, des milliers de plaintes ont été déposées à travers le pays contre Geert Wilders», a indiqué le parquet de La Haye, soulignant que «jusqu'au mercredi 2 avril compris, cela fait environ 5 000 plaintes». C'est une première contre un homme politique réputé pour ses positions radicales contre les Marocains et les musulmans. Pour l'instant, les plaintes déposées sont en train d'être étudiées, indique Belga. Le parquet devrait prendre du temps pour statuer sur leur recevabilité. «Ceux qui ont déposé les plaintes seront informés plus tard sur leur recevabilité et des suites qui y seront données», a-t-il fait savoir. Toutefois, «cela risque de prendre plus de temps que d'habitude au vu du grand nombre de plaintes», explique-t-il. Le PVV contre attaque Attaqué de toutes parts pour ses propos, Wilders bénéficie pourtant du soutien de son parti. La députée Marie-Fleur Agema du PVV est venue à sa rescousse, indiquant à la télévision qu'elle allait à son tour déposer des plaintes, ce vendredi, contre les leaders du parti travailliste, notamment Diederik Samson, pour des propos discriminatoires. Elle a même promis de «faire la fête» au président du parti travailliste, Hans Spekman. De son côté, le principal concerné Wilders a réveillé les vieux démons du parti rival pour sans doute essayer d'allumer un contre-feu. Il a rappelé des propos discriminatoires tenus par Samson et Spekman contre les ressortissants marocains, indique Dutchnews. Il a mentionné deux interviews qui auraient été données par les deux leaders par le passé. Dans l'un des entretiens, Samsom disait : «il est vrai que c'est principalement marocain. Ces gens ont un monopole ethnique sur ce genre de comportement de nuisance». Selon toujours Wilders, Spekman, demandait dans une autre interview d'«humilier les Marocains qui ne sont pas bien en face de leur propre espèce». Le PVV sait en tout cas que le déferlement des critiques ne l'arrange pas. On pourrait comprendre que le parti essaie de «salir» ses rivaux en citant des interviews passées. Mais on voit mal comment ces derniers pourraient être inquiétés. Wilders par contre pourrait passer des semaines difficiles puisqu'il est l'objet de vives critiques sur Twitter, et notamment de l'ambassadeur des Etats Unis, de l'Association des Marocains aux Pays-Bas, de l'Institut néerlandais des droits de l'homme et de plusieurs autorités néerlandaises.