Alors que les hommes d'affaires italiens peinent pour maintenir l'activité de leurs entreprises, les propriétaires d'entreprises d'origine étrangère ne semblent pas souffrir de la crise. Au contraire, leur nombre augmente. Cette analyse émane de l'Association des artisans et petites entreprises (CGIA) de Mestre, dans la région de Venise, au nord-est de l'Italie. D'après une étude menée par cette association, près de 10% des entreprises gérés par les étrangers dans le pays le sont par des Marocains, qui arrivent ainsi en tête des statistiques. Le nombre de sociétés créées et gérées par des étrangers a augmenté de 40,5% au cours des cinq dernières années, pour atteindre à la fin de 2009, 599.036 entreprises. Au même moment, celles tenues par des Italiens avaient du mal à garder le cap, sur un marché secoué par la crise économique. Mais malgré la crise, au courant de 2009, le nombre d'entreprises "étrangères" a augmenté, même si ce n'était que de 4,1%. Les Marocains occupent la tête du classement des entreprises étrangères, avec 57.621 sociétés sur un total de 599.036, soit 9,6%. Les Chinois arrivent en deuxième positon avec (49.854), suivis des Roumains (49.132), des Suisses (43.973), des Allemands (36.325) et des Albanais (34.982). L'étude précise également que l'ensemble de ces structures emploient quelque 2 millions de personnes. Pour la CGIA, l'augmentation du nombre d'entrepreneurs étrangers est liée en grande partie à la croissance du nombre d'immigrés. Une hausse qui n'échappe pas à Ligue du nord, le parti anti-immigré, qui avait organisé une manifestation devant le consulat marocain de Milan. Le parti allié de Silvio Berlusconi, a fait dimanche, une proposition, relative à l'obligation de se soumettre à un test de connaissance de la langue italienne, pour toute personne voulant exercer une activité commerciale en Italie. Pour commenter cette proposition de la Ligue du nord, le secrétaire de la CGIA a rappelé un récent sondage de l'Institut italien des statistiques (ISTAT). Ce sondage a conclu que 90,9% des travailleurs étrangers utilisent l'italien sur leur lieu de travail. Voilà qui devrait calmer les ardeurs d'Umberto Bossi et de sa formation d'extrême droite, dans leur chasse à l'immigré.