Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a obtenu samedi la démission du ministre des Réformes, Roberto Calderoli (Ligue du Nord) qui avait insulté l'Islam. Berlusconi espère ainsi apaiser les tensions. Roberto Calderoli, membre du parti populiste et xénophobe La Ligue du Nord, a accepté de quitter le gouvernement italien après avoir insulté l'Islam. La démission de Roberto Calderoli avait été réclamée vendredi soir par Silvio Berlusconi et par les dirigeants des autres partis du gouvernement après de violentes manifestations devant le consulat d'Italie à Benghazi, en Libye, au cours desquelles onze personnes ont trouvé la mort et 35 autres ont été blessées, selon les autorités libyennes. «Nous espérons avoir ainsi évité des mesures de rétorsion contre nos entreprises et contre nos militaires à l'étranger», a déclaré samedi soir Silvio Berlusconi. Roberto Calderoli est un habitué de la provocation, mais cette fois-ci il a poussé le bouchon trop loin. Ainsi l'annonce de son départ a été pleine d'aigreur et pourrait avoir des conséquences négatives pour sa coalition, engagée dans une difficile campagne pour les élections législatives des 9 et 10 avril, dont le vainqueur dirigera le pays. La Fondation Kadhafi dirigée par Seif el-Islam Kadhafi, l'un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait sommé samedi Silvio Berlusconi de prendre des «mesures urgentes contre ce ministre haineux et raciste» sous peine «de voir ses intérêts et ses relations (avec la Libye) passer par une phase délicate et décisive de réévaluation». Actuellement, le ton semble à l'apaisement, mais le ministère italien des Affaires étrangères a conseillé d'éviter pour le moment les voyages en Libye. Roberto Calderoli a accepté de se démettre au terme d'une réunion extraordinaire de la direction de la Ligue du Nord au domicile de son chef Umberto Bossi près de Varese (nord-est). Roberto Calderoli s'était signalé au cours des dernières semaines par des propos racistes et des critiques contre l'Islam. Et ce n'est pas tout. Il a même arboré jeudi un T-shirt avec une des caricatures blasphématoires du Prophète Sidna Mahommed. Il l'a montré en ouvrant sa chemise lors du journal télévisé de 20H00 sur la première chaîne de la RAI. Son comportement, en pleine crise internationale provoquée par ces caricatures, a été jugé irresponsable par ses collègues du gouvernement et par les dirigeants de l'opposition de gauche. Le chef de l'Etat italien, Carlo Azeglio Ciampi, est intervenu samedi pour appeler les membres du gouvernement à faire montre de «comportements responsables». Mais Roberto Calderoli, fidèle à lui-même, ne semble pas disposé à s'excuser. «Je n'entends pas renoncer à la bataille pour les valeurs auxquelles je crois», a-t-il annoncé dans un communiqué après l'annonce de sa démission. Côté libyen, le ministre de la Sécurité Nasr Mabrouk a été suspendu de ses fonctions et présenté à un juge d'instruction, au lendemain de la manifestation devant le consulat d'Italie à Benghazi.