La Marocaine Karima El Mahroug, alias Ruby, avait déjà bénéficié d'une forte côte de popularité grâce au scandale Berlusconi. Et maintenant deux journalistes italiens viennent de publier une bande dessinée relatant en image l'affaire qui a considérablement secoué l'Italie ces dernières années et ruiné la carrière politique de Silvio Berlusconi. Deux journalistes italiens ont voulu immortaliser ce qui est considéré comme l'une des affaires les plus marquantes en Italie depuis le début du 21ème siècle, celle qui a conduit à la chute de l'ancien chef du gouvernement, Silvio Berlusconi : Le Rubygate. Gianni Barbacetto et Manuela D'Alessandro viennent de publier une bande dessinée aux éditions Round Robin, portant le sobriquet de la danseuse marocaine : «Ruby, sesso e potere ad Arcore», en français, «Ruby, sexe et pouvoir à Arcore», rapporte le Huffington Post Italie. Les tenants du «harem» de Berlusconi, mis en avant Rappelons qu'en mai 2010, la marocaine Karima El Mahroug, alias Ruby, mineure à l'époque, avait été arrêtée pour vol, alors qu'elle ne portait aucun papier sur elle. Conduite au siège de la police de Milan pour identification et interrogatoire, elle sera très vite libérée grâce à l'intervention personnelle de Silvio Berlusconi qui la faisait passer pour la nièce de l'ancien président égyptien, Hosni Moubarak. Mais l'enquête ayant suivi son cours, la jeune fille sera amenée à faire des confidences à la police, dont son contact régulier avec Belusconi à sa villa d'Arcore. Elle y était introduite par Lele Mora, un agent de stars télévisées proche du Cavaliere et d'Emilio Fede, un célèbre journaliste italien, qui recrutait les jeunes filles pour l'ex-premier ministre. Les relations sexuelles tarifées qu'elle a eu avec Berlusconi ont fait scandale et ont conduit à un procès qui a duré deux ans. La bande dessinée qui raconte le déroulé de l'enquête et du procès tout en rappelant la chronologie des événements, met en évidence les principaux personnages concernés dans cette sulfureuse affaire. Ainsi, sur la première de couverture apparait en tête, Silvio Berlusconi dit l'«utilisateur final», comme l'a défini une fois un de ses avocats, évoquant les conquêtes du Cavaliere. Derrière lui et plus en évidence, Ruby, celle sans qui l'ex-chef du gouvernement italien serait peut-être encore en fonction. Deux autres personnalités ayant joué des rôles clés dans les soirées mondaines dite «Bunga Bunga» y figurent également : Emilio Fede et Nicole Minetti, une assistante dentaire devenue conseillère régionale du Parti de la Liberté (celui de Berlusconi) grâce à ses rapports de «proximité» avec l'ex-premier ministre. Cette dernière a également été condamnée dans le Rubygate pour incitation à la prostitution, car elle encourageait la jeune marocaine, bien que celle-ci fût mineure à l'époque des faits. Ruby, une fois de plus sous les feux des projecteurs «En fait c'est un éditeur allemand qui m'a donné l'idée de revenir sur cette histoire», confie au Monde Luigi Politano, l'éditeur. «Pourquoi ne pas faire une BD sur Nicole Minetti ?, m'avait-il demandé. C'est ainsi que l'idée a fait son chemin. Et je me suis tourné vers Gianni Barbacetto […] Toute l'affaire était déjà connue par les journaux, mais j'ai pensé que ce morceau d'histoire italienne méritait un traitement différent», explique-t-il. Après avoir fait la une de la presse italienne et étrangère pendant des mois de 2010 à 2012, Karima El Mahroug se retrouve une nouvelle fois sous les feux des projecteurs, avec une bande dessinée. En librairie en Italie depuis le 28 février, les Italiens peuvent désormais se la procurer pour revivre les instants qui ont précédé la chute du Cavaliere. Rappelons que dans le cadre de cette affaire, Sylvio Berlusconi a été condamné à 7 ans de prison pour abus de pouvoir et incitation à la prostitution de mineure.