A Tanger, une exposition photo sur les juifs séfarades du nord du Maroc est à l'origine d'une manifestation anti-normalisation avec Israël. L'intervention de la police a pu garantir le déroulement de l'événement. Mais l'exposition programmée jusqu'au 14 mars à l'institut Cervantes pourra-t-elle aller à son terme ? La ville du Détroit a été le théâtre, dans la soirée de mardi, d'un sit-in anti-normalisation avec Israël devant le siège du centre culturel espagnol. Plusieurs centaines de manifestants ont dénoncé la tenue d'une exposition de photos de juifs séfarades originaires du nord du Maroc. Ils répondaient ainsi à l'appel d'une coordination des forces politiques et syndicales de la ville, réunissant les islamistes du PJD, d'Al Adl Wal Ihassane et une association de soutien au peuple palestinien. L'événement est organisé en collaboration avec le Centre Séfarade Israël, relevant du ministère espagnol des Affaires étrangères et non pas de l'état hébreux. Ce centre est le pendant de la Casa arabe, créée en 2006, qui a pour mission de renforcer les relations entre le monde arabe et l'Espagne. Fort déploiement de la police Pour parer à toute éventualité, la police de Tanger avait quadrillé l'Institut Cervantès. Une manœuvre qui a permis le déroulement de l'exposition sans problèmes. Mais au-delà du périmètre surveillé par les policiers, les manifestants ont continué à scander des slogans contre la normalisation avec Israël. André Azoulay, le conseiller du roi, comme c'est de coutume dans ce genre d'occasion, était également la cible de la foule. Au terme de leur sit-in, les organisateurs ont publié un communiqué dans lequel ils condamnent le Centre Séfarade Israël, basé à Madrid. Pour les initiateurs de la protestation dans la ville du Détroit, ce centre n'est qu'une antenne sioniste très proche des services secrets israéliens et des milieux conservateurs. Pour appuyer leurs dires, ils avancent comme preuve «son inauguration en 2011 par le criminel de guerre Shimon Pérez» et «la participation du centre dans des campagnes de collecte de dons en faveur d'Israël», indique le texte. Le wali de la région soutient l'Institut Cervantès Dans des déclarations à EFE, Cecilia Fernández Suzor, la directrice de l'Institut Cervantès de Tanger, a salué l'intervention du wali de la région Tanger-Tétouan. Celui-ci s'est engagé à garantir la sécurité de l'événement et des visiteurs. Toutefois, après le sit-in de mardi, des sources locales ont exprimé à Yabiladi leur scepticisme quant à la poursuite de l'exposition, comme prévu, jusqu'au 14 mars. La tâche de la police s'annonce difficile et cette dernière ne pourra surement pas empêcher des actes isolés contre les photos exposées, de la part d'individus radicaux.