Les demandes d'asile sont à nouveau enregistrées et traitées au Maroc par le HCR, depuis le 16 décembre. Avec plus de 200 nouvelles demandes en un mois, le Maroc compte au total plus de 4000 demandeurs d'asile et les personnes reconnues réfugiées jouissent enfin de tous leurs droits. 201 personnes ont déposé une demande d'asile auprès du HCR, à Rabat, au 15 janvier. Le HCR a repris l'enregistrement des nouvelles demandes le 16 décembre, après 3 mois d'interruption. Elles viennent s'ajouter aux 3800 demandes encore en attente d'une réponse. La direction du HCR Rabat attendait que le gouvernement marocain établisse avec lui une procédure conjointe d'enregistrement, comme prévu, afin de lui rendre l'entière responsabilité de l'asile au Maroc. Faute de réaction du côté marocain, le HCR s'est donc résolu à reprendre seul le traitement des demandes d'asile, contrairement à ce que laissait entendre le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué, en décembre. «Chaque personne à qui le HCR reconnaîtra le statut de réfugié sera rapidement présentée ensuite à la commission ad hoc afin que leur statut soit reconnu officiellement par le Maroc», précise Marc Fawe, responsable des relations extérieures du HCR, à Rabat. La commission ad hoc, qui a permis au Maroc de reconnaître officiellement comme réfugiées les personnes qui avaient obtenu ce statut par le seul HCR avant le 10 septembre (avant l'amorce de sa nouvelle politique migratoire et d'asile) est réactivée. En somme, la commission ad hoc, répète et avalise les décisions prises par le HCR. Carte de réfugiés et carte de résident Les demandes d'asile des Syriens sont également à nouveau traitées par le HCR. 48 ont été enregistrées entre le 16 décembre et le 15 janvier. Suspendues il y a un an à la demande du ministère des Affaires étrangères, elles devaient être prises en charge par le Maroc, officiellement pour offrir aux Syriens un statut privilégié, en réalité pour mieux connaître et surveiller la communauté syrienne arrivée sous l'effet de la guerre civile. «On nous a assuré que la perspective d'un traitement particulier était toujours d'actualité, mais au lieu de se baser sur la déclaration d'identité et de nationalité pour entamer les démarches, le Maroc exigera un document d'identité prouvant la nationalité syrienne du demandeur d'asile», précise Marc Fawe. Si la reprise des enregistrements des Syriens comme de toutes les nationalités par le HCR signale un échec du gouvernement à reprendre en main lui-même la politique d'asile toute entière dans le temps prévu, la reconnaissance des réfugiés par le Maroc est désormais entière. Elle signe la première grande réussite du pouvoir dans sa volonté de réformer sa politique migratoire. Les premières cartes de réfugiés ont été remises dès le 17 décembre par le Bureau marocain des réfugiés et des apatrides. Dans la foulée, le 23 décembre, les premières cartes de résident de un an renouvelable ont été remises aux détenteurs de la carte de réfugié, moyennant un timbre fiscal de 100 dirhams. Ils ont désormais tous les droits associés au statut administratif d'étranger en situation régulière. Le premier d'entre eux : le droit de travailler. «Ils sont mêmes exemptés du visa Anapec», ajoute Marc Fawe. En d'autres termes, la préférence nationale face à l'emploi ne leur est pas opposée.