La première phase de l'opération exceptionnelle de régularisation de la situation de séjour des étrangers, conduite du 02 janvier au 31 décembre 2014, a permis la régularisation de la situation de plus de 5000 Syriens représentant 23% de l'effectif global, a indiqué, jeudi à Rabat, le ministre délégué, chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq. Il a, en outre, mis en avant l'importance du partenariat avec les associations de la société civile pour traiter les sujets liés aux Marocains résidant à l'étranger et mettre en place la politique migratoire. Lancée le 16 décembre 2016, la deuxième phase de cette opération, qui constitue une action majeure du programme "Gestion des flux et lutte contre la traite des êtres humains", a enregistré des demandes de ressortissants de 100 pays dont des Syriens, a ajouté M. Benatiq qui s'exprimait lors d'une rencontre avec les associations et organisations de la société civile sur la situation des migrants syriens sur la zone frontalière maroco-algérienne. Conformément au droit international, a-t-il poursuivi, les autorités marocaines ont procédé à l'institution d'une Commission ad-hoc, placée sous l'autorité du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, chargée de l'audition des demandeurs d'asile, dans l'attente de la mise en place d'un nouveau système national d'asile. Cette commission a confirmé jusqu'à janvier 2017, 1.089 demandeurs d'asile syriens dans leur statut de personnes nécessitant une protection internationale, a noté M. Benatiq. Il a aussi rappelé qu'à l'Initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les autorités marocaines ont mis en place, depuis 2013, une Stratégie Nationale d'Immigration et d'Asile visant à assurer une meilleure intégration des immigrés et une meilleure gestion des flux migratoires dans le cadre d'une politique cohérente, globale, humaniste et responsable. A côté des différents programmes d'intégration éducative, culturelle, sociale et économique des migrants, prévus dans le cadre de cette stratégie, le programme "Gestion des flux et lutte contre la traite des êtres humains" répond à l'objectif de maîtriser les flux migratoires selon une approche humaniste et respectueuse des droits de l'homme, a souligné M. Benatiq. Il porte aussi sur la maitrise de l'effectif d'immigrés irréguliers présents sur le territoire national, a-t-il ajouté. S'agissant de l'aspect humanitaire, M. Benatiq a indiqué que le Maroc figure parmi une minorité de pays qui offrent toujours des services médicaux aux migrants syriens dans l'hôpital Zaatari en Jordanie, précisant que plus de 1,6 million d'interventions médicales ont été enregistrées au profit de ces migrants. Et d'ajouter que le Maroc, conformément aux Très Hautes Instructions de SM le Roi, assume pleinement ses responsabilités à l'égard des populations syriennes. L'Algérie et les organisations humanitaires internationales doivent assumer leur responsabilité à l'égard des réfugiés syriens sur le territoire algérien Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, M. Abdelkrim Benatiq, a exhorté, jeudi à Rabat, l'Algérie et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à assumer leur responsabilité à l'égard des réfugiés syriens sur le territoire algérien. M. Benatiq a mis l'accent sur la responsabilité conjointe et collective de la communauté internationale vis-à-vis des réfugiés syriens, soulignant, à cet égard, la nécessité pour l'Algérie d'être un partenaire en la matière "ce qui n'est pas le cas actuellement". S'agissant des 54 ressortissants syriens ayant tenté, entre les 17 et 19 avril courant, d'accéder de manière illégale au Maroc à partir du sol algérien, le ministre délégué a tenu à préciser que ces personnes "se trouvent sur le territoire algérien et non pas sur la frontière" avec le Maroc. Dans ce contexte, M. Benatiq s'est demandé comment se fait-il que ces réfugiés se déplacent sans le contrôle et la connaissance des autorités algériennes. S'agit-il d'un mouvement migratoire lié à "un contexte politique" ou existe-t-il un groupe spécialisé dans le trafic migratoire qui exploite la situation de ces migrants ?, s'est-il encore interrogé. Il a fait savoir, à cet égard, que des images satellite démontrent que cette opération "a été organisée par le biais de moyens de transport, ce qui fait qu'il est difficile qu'elle ne soit pas contrôlée par l'Algérie". Selon des chiffres des associations de la société civile, 12.000 réfugiés syriens se trouvent sur le territoire algérien, dont 1.500 se préparent pour entrer au Maroc en cas de réussite de la tentative du groupe des 54 réfugiés, a-t-il expliqué, ajoutant que le Royaume, qui n'accepte pas de promouvoir l'immigration illégale et de mettre en péril la stabilité de ses frontières, a décidé de ne pas accepter "ces flux illégaux préparés à l'avance". Le Maroc est disposé à recevoir et à examiner les demandes des réfugiés syriens installés en Algérie désirant entrer dans son territoire, mais en prenant en compte les dispositions sécuritaires et la loi de migration au Maroc, a dit M. Benatiq. Par ailleurs, le ministre délégué a affirmé que le Maroc n'utilise pas le dossier de l'immigration comme élément de pression dans le cadre de l'agenda bilatéral, assurant que le Royaume assume pleinement sa responsabilité en la matière et cherche des partenaires crédibles mais "nos voisins ne sont pas disposés à être des partenaires", a-t-il déploré. Dans un communiqué, publié samedi dernier, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale a affirmé que l'Algérie doit assumer sa responsabilité politique et morale à l'égard de la situation des migrants syriens sur la zone frontalière maroco-algérienne. Le drame humanitaire que vivent ces populations syriennes ne devrait pas constituer un élément de pression ou de chantage dans le cadre de l'agenda bilatéral, a relevé le ministère. Il est immoral et contraire à l'éthique de manipuler la détresse morale et physique de ces personnes, pour semer le trouble au niveau des frontières maroco-algériennes, a déploré la même source.