A Bordeaux, l'implantation d'une future mosquée dans le quartier de la Benauge dérange. Les riverains, qui affirment ne pas s'opposer directement au projet, dénoncent plutôt la destruction prévue sur les lieux, d'un ancien complexe sportif. Explications. Le projet de la Grande mosquée de Bordeaux risque de devoir attendre encore un peu. Et pour cause, celui-ci fait l'objet de plusieurs critiques de la part des riverains du quartier de la Benauge où se trouve le chantier. «Nous ne sommes pas contre ce projet de grande mosquée, mais critiques sur son lieu d'implantation qui implique la destruction d'un stade», explique Jean-Pierre Dourneau, un habitant du quartier à la retraite, interrogé par le quotidien français Sud Ouest. Destruction d'un stade Le stade en question s'appelle «Promis». C'est un complexe sportif situé entre deux lycées du quartier, que la mairie a prévu de détruire pour le reconstruire en plus petit et un peu plus loin. Pour les habitants, il s'agit là d'une «aberration». «Pourquoi rétrécir un stade alors que six établissements scolaires (ndlr : les lycées François-Mauriac et Trégey, l'ensemble scolaire Sainte-Marie-Bastide, le collège Léonard Lenoir et les écoles Montaud et Nuits) sont implantés dans le secteur et fréquentent le site ? C'est incohérent», estime Jean-Pierre Dourneau. «Ni la mairie, ni les responsables d'Euratlantique ne répondent à nos demandes. À chaque réunion organisée, ce n'est jamais l'heure ni le lieu pour aborder ce projet sensible de future mosquée alors que nous sommes directement concernés par ce futur chantier», déplore Gilles Darnaudéry-Harté un autre habitant du quartier. «La mosquée de la Gironde mérite bien mieux que d'être construite discrètement à la Benauge, adossée à la rue Joseph-Fauré et enchâssée entre la salle des sports Promis et le lycée Trégey. Pourquoi ne pas l'édifier sur la rive gauche où se trouvent tous les édifices religieux ?», s'interroge encore une fois Jean-Pierre Dourneau. Pas de parking pour la mosquée ? Mais là n'est pas le seul problème. Les riverains craignent également des difficultés d'accès à la future mosquée. «Plusieurs voies de circulation secondaires vont devoir être créées, ainsi que des lignes de transports en commun pour desservir le site. Le projet ne prévoit pas la création d'un parking. Où vont se garer les fidèles ?», souligne Gilles Darnaudéry-Harté. Pour l'instant, ces habitants n'ont pas encore reçu d'explications ou de promesse de la part de la mairie. «S'ils ne sont pas entendus», ils risquent du durcir le ton en faisant circulant notamment une pétition parmi les riverains, indique le journal Sud Ouest. La Fédération des musulmans de la Gironde qui sera chargée de la gestion du lieu de culte devra, pour sa part, désigner durant les prochaines semaines un architecte. L'association n'a cependant, pas encore réuni tous les fonds nécessaires pour le financement du projet, en l'occurrence 20 millions d'euros. Le projet de la future Grande mosquée de Bordeaux comprend une librairie, une bibliothèque, une école coranique, en plus d'une grande salle de prière avec une capacité de 3500 places. Tareq Oubrou, natif du Maroc et proche de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), sera à priori l'imam de la mosquée.