A Libourne, en Gironde, de faux tracts à caractère islamophobe, portant la signature du maire, ont été distribués sur une partie des habitants. Le dépliant, intitulé «Information municipale» leur conseillait, notamment, de «ne pas sortir leur chien» et de porter une «tenue décente» aux abords de la mosquée vendredi. A Libourne, dans le sud-ouest de la France, le ramadan commence sur une note d'islamophobie. Dans la nuit de mardi à mercredi, de faux tracts anti-musulmans ont été diffusés auprès des habitants du quartier L'hôpital, situé aux environs de la mosquée de la ville. Le courrier, intitulé «Information municipale», contenait la signature du maire PS Philippe Buisson ainsi que le logo de la municipalité, rapporte ce jeudi le quotidien local Sud Ouest. «Ne pas cuisiner de porc» Les faux tracts en question invitent les habitants, entre autres, «à ne plus garer [leurs] voitures dans la rue» le vendredi, à «ne plus sortir [leur] chien» et conseillent aux femmes de porter «une tenue décente, surtout avec l'arrivée de l'été». Le dépliant conseille également aux Libournais «de ne pas cuisiner de porc». «Au mois de ramadan, vous veillerez également à ne pas manger ou boire dans la rue», ajoute-t-on. Et de se justifier : «Nous devons réussir le pari de l'intégration républicaine des musulmans et leur faire toute la place qu'ils demandent afin de les intégrer». Alertés par la teneur de cette fausse «information municipale», plusieurs habitants du quartier se sont rendus, mercredi matin, à la marie de Libourne «afin de signaler l'usurpation». «Personnellement, j'ai bien compris que cela ne pouvait venir du maire mais on peut vraiment penser l'inverse», témoigne Marylin, une jeune libournaise qui habite à coté de la mosquée. «C'est plutôt bien fait et je suis persuadée que certaines personnes vont y croire», a-t-elle ajouté. Climat de tension «Il y a des gens qui ont été surpris, d'autant que le document reprenait le logo de la ville, mon nom et ma signature. Cela a créé un climat de tension dans un quartier où le lieu de culte musulman est bien intégré», a réagi Philippe Buisson. «C'est la méthode d'un groupuscule qui tente d'exister dans un contexte de ramadan et de préparation des élections», estime le maire socialiste. «On est dans un moment de libération de la parole xénophobe et raciste», a-t-il regretté. Au lendemain des faits, Philippe Buisson a déposé plainte auprès du procureur de la République pour «contrefaçon, usurpation d'identité et incitation à la discrimination et à la haine raciale». Une enquête est également menée par la gendarmerie pour tenter de retrouver les responsables de cette tromperie. Ce n'est pas la première fois qu'un tel incident est signalé en Gironde. En septembre 2011, des faux tracts islamophobes avaient été distribués à Talence. Rédigé au nom du maire Alain Cazabonne, le courrier visait alors le projet de construction d'une mosquée.