Alors que l'Assemblée générale de l'ONU se prépare à élire les candidats au Conseil des droits de l'homme (CDH), l'organisation Human Rights Watch (HRW) a exhorté le Maroc à respecter ses «obligations», les libertés et les droits des citoyens s'il veut être désigné. Une nouvelle mise en garde au moment où le royaume compte vivement décrocher, pour la zone Afrique, un siège au Conseil en compagnie de trois autres pays entre l'Algérie, la Tunisie, la Namibie, le Tchad et le Sud Soudan. A quelques heures de la désignation des nouveaux membres du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, le Maroc, candidat aux côtés de ses voisins algérien et tunisien, de la Namibie, du Tchad et du Sud Soudan, pour la zone Afrique, a reçu une mise en garde de Human Rights Watch. L'organisation a interpellé le royaume sur la question des droits humains, en l'exhortant à «s'acquitter de ses obligations et à respecter la liberté et les droits de ses citoyens s'il veut devenir membre du CDH de Nations Unies et promouvoir les valeurs que cet organe défend». L'Assemblée Générale de l'ONU devra élire de nouveaux membres au Conseil des droits de l'homme ce mardi. Hier, HRW a, dans cette lettre adressée au Chef du gouvernement marocain, Abdelillah Benkirane, rappelé les engagements à respecter une fois l'adhésion au Conseil effective. Selon le directeur adjoint de HWR pour le Proche Orient et l'Afrique du Nord, Eric Goldstein, «si le Maroc veut entrer dans le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, il devra démontrer qu'il est préparé pour accomplir ses propres obligations sur les droits de l'homme». HRW fait encore allusion au Sahara Tout ce qu'on peut dire est que HRW charge dès à présent le Maroc. L'organisation réputée au Maroc pour être très porche du Polisario, est allée beaucoup plus loin en demandant à Rabat de «réviser» les nombreuses condamnations faites lors de jugements qu'elle qualifie d' «injustes». Elle a souligné que le royaume doit favoriser un système judiciaire «indépendant» qui respecte les «garanties constitutionnelles». Elle s'est encore exprimée sur des questions hautement sensibles, appelant les autorités du royaume à respecter les critiques contre la monarchie ou contre «l'intégrité territoriale» du pays. L'organisation n'a pas omis d'évoquer la situation de la liberté d'expression, incitant autorités marocaines à la respecter. Au Maroc, HRW est connu pour son action en faveur de l'élargissement du mandat de la Minurso au Sahara pour y intégrer la surveillance des droits de l'homme. Le Maroc n'est pas le seul pays à avoir été interpellé par HRW. D'autres candidats aux sièges du CDH, comme l'Algérie ou l'Arabie Saoudite ont eu le droit aux mêmes égards que le royaume chérifien. Maintenant il faudra voir si cette missive pourra influencer le processus de désignation des nouveaux membres du CDH. Un siège pour donner plus d'élan à la diplomatie Même si les critiques se sont enchainés dernièrement sur la situation des droits humains, le Maroc espère figurer au prochain Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Quatre sièges seront attribués aux six candidats africains lors du vote. Une désignation du Maroc serait une belle victoire pour sa diplomatie qui doit mieux s'exporter sur le plan international.