Le retour de l'ambassadeur marocain à Alger ne signifie pas, pour autant, la fin de la polémique entre les deux pays. L'Algérie a fait savoir au diplomate qu'elle ne croit pas à la version du fait isolé, défendue par les autorités marocaines, pour expliquer l'incident du drapeau algérien arraché. Et ce n'est pas tout, elle demande d'être impliqué dans l'enquête en vue de déterminer les causes exactes d'un tel acte. A peine arrivé dimanche à Alger, l'ambassadeur marocain a été convoqué au siège du ministère des Affaires étrangères afin de donner des explications sur l'incident du drapeau arraché du consulat algérien à Casablanca. Abdellah Belkzize aurait «exprimé les regrets de son gouvernement et a indiqué que le ministre des Affaires étrangères du Royaume du Maroc s'est entretenu avec l'ambassadeur d'Algérie à Rabat le jour même de la violation de l'enceinte consulaire algérienne pour +condamner cet acte inadmissible+», avance une dépêche de l'APS, citant «une source» au département de Ratmane Lamamra. Alger ne croit pas au «fait isolé» et demande d'être impliquée dans l'enquête L'agence officielle souligne que la partie algérienne a fait savoir au diplomate marocain qu'elle «n'accorde pas de crédit à la thèse de l'+incident isolé+ et encore moins au +fait divers+, et ce sur la base d'une analyse rigoureuse des éléments visuels de preuve entourant le double forfait perpétré par un individu faisant partie d'un groupe de manifestants hostiles à l'Algérie et à ses hauts responsables». C'est dire que le retour de l'ambassadeur n'a pas contribué à faire baisser la tension entre les deux pays. La suite de la dépêche apporte même de nouveaux éléments favorables à l'escalade. «Les autorités algériennes demandent à être associées, selon une forme appropriée et conformément à la pratique internationale, à l'enquête pour déterminer les faits et s'assurer que les suites appropriées ont été engagées à la suite de cet incident particulièrement grave», indique l'APS. Visiblement les «regrets» de Abdellah Belkzize n'ont pas suffi à contenir la colère de ses interlocuteurs. Par ailleurs, il est peu probable que Rabat accède à la «requête» algérienne, sachant qu'elle pourrait être interprétée comme une ingérence dans les affaires internes du royaume.