Le Québec accueillera moins d'immigrés en 2014 et 2015. La presse locale évoquait l'impact que pourrait avoir cette décision sur le nombre de musulmans accueillis au cours de ces années, en raison du débat actuel autour de la Charte des valeurs dont les immigrés musulmans - principalement Maghrébins, surtout Marocains et Algériens - sont la cible. Même si la ministre de l'immigration se veut rassurante, elle ne dit pas tout. Détails. L'immigration au Québec «est diversifiée, et il doit le demeurer», a déclaré la ministre québécoise de l'Immigration, Diane De Courcy, lors d'une conférence de presse qu'elle a tenue, jeudi 31 octobre, après avoir déposé son plan d'immigration pour les deux prochaines années, rapporte La Presse. En effet, elle prévoit de réduire le nombre d'immigrés accueillis sur le territoire québécois au cours des deux prochaines années. Ainsi l'Etat fédéral recevra entre 49 500 et 52 500 en 2014. Un nombre qui diminuera encore en 2015 : entre 48 500 et 51 500 personnes. Une orientation voulue, car les autorités québécoises jugent trop élevé, le nombre atteint en 2012 : 55 000. Les médias locaux évoquaient l'impact qu'aurait cette décision sur la proportion des futurs immigrés musulmans (provenant généralement du Maghreb, surtout du Maroc et de l'Algérie), au moment où le débat sur la Charte des valeurs bat son plein. Mais selon Mme De Courcy, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. «Les demandes d'immigration [au Québec] sont maintenues, voire en légère hausse, partout dans le monde, pas plus au Maghreb, pas moins au Maghreb», a-t-elle affirmé. La ministre en veut pour preuve la proportion d'immigrés venant de l'Afrique, principalement du Maroc et de l'Algérie, de 31% qui reste inchangée. Mais qu'en est-il de leur admission? Il faut dire que le débat sur la Charte des valeurs met les ressortissants musulmans mal à l'aise. Cette semaine encore, ils ont manifesté pour dénoncer ce projet de loi. Même si la ministre rassure quant aux demandes d'immigration émanant des pays du Maghreb, ce n'est nullement une faveur, puisqu'il y a quelques années déjà, le Canada a revu à la baisse le quota des candidats admis en provenance de l'Afrique, majoritairement Marocains et Algériens, passant de 37% du nombre total de personnes accueillies à 31. La ministre se refuse de révéler la proportion désormais fixée pour la seule province du Québec. «Bêtement dire est-ce que c'est 48 600, 50 000, 51 000 ? Je ne le ferai pas. Je vais répondre à cette question-là avec l'ensemble des acteurs», a-t-elle dit, se disant à la recherche d'un consensus social.