Un nouveau procès concernant une affaire de pédophilie vient de s'ouvrir à Tétouan. Cette fois, il s'agit d'un Britannique qui compte des antécédents en Espagne et deux condamnations dans son pays natal. Sans oublier un mandat d'arrêt lancé contre lui par Interpol. Un mois et dix jours avant la Danielgate, un ressortissant britannique avait été arrêté, à Tétouan, pour pédophilie. Edouard Robert Bill, 59 ans, est accusé d'agressions sexuelles et de tentatives de séquestrations sur trois petites filles, âgées entre six et huit ans. Deux d'entre elles résident à Tétouan alors que la troisième habite dans la ville de Chefchaouen. Outre les charges de séquestration de mineures, Bill est aussi accusé de séjour illégal au Maroc. Son procès s'est ouvert, hier, mardi, au tribunal de première instance de Tétouan. Il a été vite reporté, sur une demande de la défense, au 19 novembre. Outre le britannique, une femme marocaine, fonctionnaire de la commune d'Assilah, qui habitait sous le même toit que le pédophile, est poursuivie, en liberté provisoire, dans cette affaire. Edouard Bill a-t-il bénéficié de protection durant son séjour au Maroc ? Comment Edouard Bill a-t-il pu entrer au Maroc et y vivre tranquillement pendant des mois alors qu'il est sous la coupe d'un mandat d'arrêt international lancé contre lui par d'Interpol ? C'est la question qui taraude bien des esprits à Tétouan. «Sûrement, il y a anguille sous roche. Sachant qu'au sein de la Direction générale de la police il y a une commission de coordination avec Interpol», nous confie Mohamed Ben Aïssa, le directeur de l'Observatoire du nord des droits de l'Homme. «Nous demandons l'ouverture d'une enquête pour déterminer les parties qui ont permis à ce pédophile britannique de résider, pendant des mois, dans la commune d'Azla (sept kilomètres de Tétouan, ndlr) sans être inquiété par la police», ajoute-il. Celui-ci constate par ailleurs que «les agressions sexuelles à Tétouan se sont multipliées». Son association compte quinze dossiers de ce genre, des actes souvent commis par des proches ou des voisins des victimes. Le britannique a des antécédents en Espagne et en Grande-Bretagne En effet, le britannique avait fui l'Espagne, en décembre 2012, juste après l'échec d'une tentative de séquestration d'une fille de 12 ans à Malaga. Edouard Bill a également été arrêté, à deux reprises dans son pays natal, pour des faits similaires. En 2007, une cour britannique l'avait condamné à six ans de prison pour séquestration et viol d'une mineure. Il a, par la suite, été détenu, encore une fois, pour possession de photos de pornographie infantile. Sa femme et son fils, étaient également poursuivis par la justice britannique pour avoir caché des pièces à convictions, notamment son PC portable qui contenait des images et des DVD de pédophilie.