A l'occasion du 10ème anniversaire de la Coalition contre la peine de mort au Maroc (CMCPM), le coordonnateur de celle-ci a déclaré, lors d'un point de presse tenu hier à Rabat, que la position du Maroc n'a pas évolué malgré plusieurs appels dans ce sens. La coalition entend poursuivre sont combat d'autant plus que l'article 20 de la nouvelle constitution évoque la protection du droit à la vie alors que quelques 150 condamnés croupissent encore dans les couloirs de la mort du royaume. Ce 10 octobre coïncidera avec la 11ème journée mondiale contre la peine de mort. Au Maroc, la coalition qui milite contre l'abolition de cette peine a déjà pris les devants et est disposée à parvenir à ses fins. Hier, en marge d'un point de presse dans la capitale marocaine, le coordonnateur de ladite coalition, Abderrahim Jamaï, a rappelé que le droit à la vie est garanti par les conventions internationales (auxquelles le Maroc est signataire). Pour lui, le 11ème anniversaire de la journée «revêt une symbolique particulière, car coïncidant aussi avec la 10ème année de la Coalition marocaine contre la peine de mort», comme le souligne la MAP. Pour le royaume, c'est aussi l'occasion de «marquer son adhésion à la dynamique mondiale pour la protection du droit à la vie et pour l'abolition de cette «peine indigne pour l'humanité», souligne-t-il d'après la même source. Jamaï n'a pas omis de revenir sur les évolutions notées dans les pays ayant supprimé la peine de mot de leur Code pénal. Il a également souligné l'effort des organisations internationales qui plaident pour un moratoire sur les exécutions dans l'attente de l'abolition de la peine de mort. 115 condamnés à mort croupissent dans les couloirs de la mort au Maroc Une nouvelle fois, la coalition a rappelé que le statut actuel du Maroc n'est pas conforme avec l'adoption du deuxième protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Pire, elle a dénoncé, dans un rapport sur 52 cas de condamnés à mort, «les conditions de détention très difficiles et les besoins matériels comme la nourriture, les couvertures, les vêtements, ainsi que la mauvaise hygiène» dans les prisons. Cet état de fait pousse les ONG à accabler le royaume en matière de droit de l'homme d'autant plus que le Maroc est avec ses voisins algérien, mauritanien et tunisien parmi les pays arabes qui ont un moratoire de facto sur la peine de mort, sans le rendre officiel. Pour preuve, selon EFE, en 2012, les tribunaux marocains ont prononcé des condamnations à mort pour six personnes pour motif d'assassinat. Pire, d'après les statistiques officielles quelques 115 condamnés croupissent dans les couloirs de la mort du royaume. Presque toutes les condamnations à mort ont été prononcées pour assassinat ou terrorisme, précise la source. Le Maroc n'applique plus la peine de mort depuis 20 ans, mais les tribunaux continuent de condamner les prisonniers à cette peine. Pour l'instant, aucune réelle évolution n'a été vraiment notée dans ce sens. Ce qui fait que la coalition continue de son côté de lancer des messages on ne peut plus clairs. Elle compte poursuivre son action tant sur le plan national qu'international en vue d'arriver à l'abolition de la peine de mort. «Aucun crime, quelque soit sa gravité, ne justifie une peine privative de la vie», a-t-elle fait savoir. Conférence de presse de la Coalition contre la peine de mort au Maroc