Les ports marocains et espagnols ont été pris d'assaut ce week-end, par les nombreux MRE devant rejoindre leur pays de résidence pour la rentrée. Si Tanger-ville et Tanger Med ont été les plus touchés, le port de Ceuta a lui aussi subi un engorgement record. Soumia, une marocaine de 32 ans, vivant en France, nous raconte son calvaire. 12 heures d'attente au port, sans information, la tension est montée samedi dernier. Interview. - L'affluence a été importante ce week-end dans les ports marocains et espagnols. Racontez-nous comment cela s'est passé à Ceuta ? Soumia : On est arrivé vendredi, vers 16h, au poste frontière de Bab Sebta. L'année dernière, le même jour nous étions passés par ce même poste frontière de manière fluide. Mais cette année, surprise, une queue commençait déjà sur la route. Pour seulement quelques kilomètres à parcourir nous ne sommes arrivés qu'à minuit à la douane. On a été parqué dans un parking pendant une heure pour temporiser. Ensuite on nous a enfin permis de rejoindre le port. - Vous avez alors pu embarquer vers une heure du matin ? Non à partir d'une heure du matin, plus aucune nouvelle. On voyait les files à côté bouger (compagnies Baleares et FRS) mais pas nous qui avions des tickets de la compagnie Acciona. Résultat : on a dormi sur place, dans les voitures, vu qu'il était impossible pour un véhicule de faire demi-tour et partir rejoindre un hôtel. - Au niveau du poste frontière marocain, vous avez obtenu des infos, une aide, une assistance ? Dans ce genre de situation, notamment au niveau du poste frontière du Maroc, on attend à minima une distribution d'eau. Il y avait des personnes âgées et des bébés. On a acheté à manger et à boire chez les vendeurs ambulants par terre. Concernant la Fondation Mohammed V, on ne l'a pas vue. On se demande à quoi elle sert d'ailleurs. Par contre, les douaniers marocains étaient super sympas, souriants et non méprisants pour une fois. Même si il n'y avait pas d'infos officielles sur le trafic, certains agents nous ont expliqué, de manière officieuse, que la situation risquerait de durer plusieurs heures, car Ceuta a récupéré des voyageurs de Tanger. - Du côté espagnol, la tension est descendue ? Non. Le lendemain vers 11h, nous n'avions toujours aucunes nouvelles. Les gens ont commencé à grogner et d'un commun accord, on a décidé de bloquer le passage à toute voiture qui voulait rentrer au port. Des petits incidents ont alors éclaté et la Guardia Civil est arrivée, matraque à la main, pour déloger le petit sit-in improvisé. Il s'agissait essentiellement de prévention pour éviter un incident surtout que ça chauffait un peu entre les «pour» et les «contre» le blocage. - Comment le blocage a été résolu ? Tout d'abord on nous a enfin envoyé quelqu'un côté espagnol, qui nous a expliqué les raisons de la désorganisation. La compagnie Acciona a envoyé un de ses bateaux de Ceuta à Tanger pour débloquer la situation là bas. Il ne restait selon cette personne qu'un seul bateau disponible pour notre ligne. Le problème c'est que même ce bateau on ne l'a pas vu, car depuis 1h du matin les files n'avaient bougé que de 2 places. Mais ils ont ensuite très vite trouvé une solution et, vers 13h, on a eu un bateau spécialement affrété.