La mobilisation du lobby du Polisario au sein du parlement européen ne faiblit pas. A l'approche de l'examen, en octobre prochain, du nouveau protocole de pêche par une commission au parlement européen, dix eurodéputés viennent d'interpeller le chef de la diplomatie de l'UE sur les visites de délégations étrangères au Sahara occidental. L'Union européenne tient à consolider le dialogue avec le Maroc sur les questions les plus sensibles du dossier du Sahara occidental. L'affirmation émane de la haute représentante des Vingt-Sept, Catherine Ashton. La britannique souhaite, dans une réponse écrite à un groupe de dix eurodéputés très proches du Polisario, que le royaume facilite «les visites des observateurs internationaux, menées de bonne foi» dans la région. Une nuance qui traduit la profonde divergence de vues entre les auteurs de la question, parmi lesquels figurent deux eurodéputés espagnols, Willy Meyer d'Izquierad Unida (gauche unifiée), maintes fois expulsés du Sahara, et le Catalan Raul Romeva, connu pour avoir mené, en 2011, une campagne hostile au renouvellement de l'accord de pêche de 2007 pour une année supplémentaire, et le chef de la diplomatie de l'UE. Cette nuance n'est d'ailleurs pas la seule. La suite de la réponse de Mme Ashton en réserve une autre. Ashton se dit confiante en l'avenir Ashton, comme le rapporte une dépêche d'EFE, assure qu'elle a pris acte de l'expulsion de quatre parlementaires européens de Laâyoune, en mars dernier, par les autorités marocaines. «Les représentants des Vingt-Huit ont traité cette affaire avec la partie marocaine», assure-t-elle dans sa réponse. Nonobstant, cet incident et «les positions souvent intransigeantes des parties impliquées» dans le conflit, elle se dit confiante en l'avenir, preuve en est la «récente visite dans la zone d'une délégation d'eurodéputés du groupe socialiste européen». Un déplacement organisé, avec la bénédiction du royaume, et en collaboration avec le nouveau lobby marocain au sein du parlement de Strasbourg, le groupe d'amitié Maroc/UE. «Améliorer les droits de l'Homme au Sahara et dans les camps de Tindouf» Catherine Ashton a fait part, aux dix eurodéputés, de la vive préoccupation de l'UE du blocage dans lequel se trouve le problème, vieux de plus de 37 ans, et de ses conséquences sur la stabilité de toute la région de l'Afrique du nord et du Sahel. Le chef de la diplomatie de l'UE a, par ailleurs, réitéré le soutien des Vingt-Sept à la dernière résolution du Conseil de sécurité appelant à «l'amélioration de la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental et dans les campements de Tindouf» en territoire algérien. Et de conclure par ce message qui rassure davantage le Maroc : «l'Union européenne suit de très près les résultats des missions des Etats membres au Sahara occidental et elle contribue à ces initiatives de manière concertée et au niveau adéquat».