Le collectif «Nod t9ra» (Lève-toi et lis) a organisé une séance de lecture collective, hier mercredi 24 juillet à Ouarzazate. Mais celle-ci a vite été dispersée par les autorités. Ces dernières lui ont reproché de «déranger ceux qui jouent aux cartes et aux échecs». «Aujourd'hui, on a besoin d'autorisations pour aller aux parcs... Les autorités nous ont empêchés de manifester car une autre activité est privilégiée là-bas : le jeu de cartes! [...] Ceux qui jouent aux cartes et aux échecs ont certainement reçu une autorisation du gouverneur…», ironise un internaute sur la page facebook de l'UECSE (Union des étudiants pour le changement du système éducatif). Hier mercredi 24 juillet vers 16h, une soixantaine de jeunes se sont dirigés vers le jardin de l'ancienne commune de Ouarzazate, portant chacun un livre à la main. Ils ont été surpris de constater la présence des forces de l'ordre qui les attendaient de pied ferme, et à leur tête, le gouverneur de la ville (l'bacha) les informant qu'il est interdit d'exercer une activité culturelle dans ce parc, sans être muni d'une autorisation. Mais cela n'a pas découragé les jeunes qui, malgré les tentatives de dispersion de la part des autorités, ont fait preuve d'une grande détermination. La culture contre l'ignorance «Nod Te9ra nous prouve que la dynamique est plus forte que le corps. Cette activité a pour but de nous réconcilier avec la lecture, de répandre le savoir entre nous tous. Et pour que les autres sachent que la "lecture libre" existe, et qu'il faut qu'elle rentre dans nos habitudes » explique une étudiante qui a participé à la lecture, dans une interview accordée à Karim Isskela sur son blog. En attendant, d'autres séances de lecture collective sont prévues le 27 juillet sur la plage d'Ain Diab à Casablanca et le 31 juillet à Fès. Et le 28 juillet, une discussion autour du livre «Le pain nu» de Mohamed Choukri est programmée à Safi.