Après quatre ans et trois mois à la tête de la fédération de football, Ali Fassi Fihri a annoncé, hier, son intention de ne pas briguer un second mandat. Grande surprise. Apparemment, il n'aurait plus la confiance du palais. Il se retire en laissant derrière lui un mauvais bilan de son passage à la tête de la FRMF, notamment le scandale du contrat, classé au rang de secret d'Etat, de l'ancien entraineur Eric Gerets. Coup de théâtre aux assemblées générales extraordinaire et ordinaire de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). La réunion, prévue le jeudi et vendredi, et dont les travaux ont commencé, hier, par la présentation du rapport moral des quatre années du mandat de l'actuel bureau, a été brusquement suspendue. L'AGE est reportée au 31 août et trois semaines plus tard, devrait se tenir l'AGO. «Cette décision a été prise en concertation avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), suite aux nombreux amendements et commentaires reçus et récoltés sur le projet de nouveaux statuts de la Fédération en vue de les mettre en conformité avec la loi 30-09 sur l'éduction physique et le sport et les statuts-types des fédérations sportives qui en découlent édictés par le MJS», indique un communiqué de la FRMF. «Un délai supplémentaire est donc nécessaire pour obtenir la validation des projets de statuts de la FRMF par les instances publiques concernées avant la tenue de l'AGE qui doit les approuver», ajoute la même source. Visiblement, le bureau de la fédération ne s'est rendu compte qu'il lui faudrait davantage du temps qu'en pleine réunion de l'assemblée générale extraordinaire. Ali Fassi Fihri quitte la FRMF En ce mois de ramadan propice à la générosité, la fédération a gratifié le public marocain de trois surprises, outre les deux reports des AGE et AGO, il y a donc la troisième : Ali Fassi Fihri, parachuté à la tête de la FRMF en avril 2009, s'est retiré de la course à la présidence. «Il ne se représentera pas pour un nouveau mandat étant donné sa responsabilité publique, laissant l'opportunité, pour la mise en œuvre des objectifs fixés, à de nouveaux responsables», avance le texte de la fédération. Et pourtant, à la veille de la réunion, il était le mieux placé pour rempiler, d'autant qu'il avait en face de lui des concurrents de seconde catégorie : le sahraoui Mohamed Yadeh Lachgar, de la Jeunesse sportive de Sakia El Hamra, Mohamed Kartili, de l'Union Zemmouri de Khémisset et Saâd Akesbi, du Moghreb de Fès. Un autre coup de théâtre qui suscite l'interrogation suivante : le palais a-t-il lâché Ali Fassi Fihri ? Sachant que son élection à l'unanimité en 2009 n'aurait pu avoir lieu sans la bénédiction du palais. «Un nouvel appel à candidatures sera alors lancé suivant les conditions qui seront définies par les nouveaux statuts de la Fédération», annonce le communiqué. Déjà lors de l'assemblée générale de la FRMF, qui aurait dû se tenir le 11 novembre 2012 avant d'être reportée, le nom de Faouzi Lakjaâ, l'actuel président de la Renaissance sportive de Berkane (1ère division), et de surcroît membre du PAM, avait circulé comme un potentiel successeur de Ali Fassi Fihri. Fin septembre on en saura davantage sur le futur président d'une fédération, longtemps dirigée par des militaires... à moins d'un autre report.