Human Rights Watch (HRW) appelle à la libération d'un marocain emprisonné depuis 2011 pour «insulte au roi» dans une vidéo diffusée sur internet. L'ONG demande également la fin des peines privatives de liberté pour l'expression d'une opinion de manière non violente. Souvenez-vous l'année dernière, une vidéo circulait sur le web montrant un étudiant de Taza proférant "certains propos" à la personne du roi Mohammed VI. Le jeune homme en question n'est autre que Abdassamad Haydour, condamné par le tribunal de Taza le 13 Février 2012 à trois ans de prison en plus d'une amende de 10 000 dirhams pour «insulte au roi», conformément à l'article 179 du Code pénal et l'article 41 du code de la presse. HRW appelle à la libération de l'homme de 24 ans, qui a déjà purgé la moitié de sa peine. «Si le Maroc a réellement l'intention de mettre en œuvre les garanties de liberté d'expression qu'offre sa nouvelle constitution, il doit se débarrasser des lois qui envoient les gens en prison pour avoir insulté le chef de l'Etat, même si ce qu'ils disent peut sembler grossier», a déclaré Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. Pouvoir parler librement du roi Car effectivement, deux ans après l'adoption de la nouvelle constitution, et malgré une légère «amélioration» de la liberté d'expression, les peines privatives de liberté sont toujours appliqués pour des actions pourtant non violentes. A ce titre, le code de la presse ainsi que le code pénal nécessitent une «révision», selon HRW. «Les législateurs marocains devraient travailler plus rapidement à mettre en œuvre ce nouveau droit des personnes, le droit de mettre en doute la constitutionnalité des lois utilisées pour les poursuivre», a déclaré Human Rights Watch. «L'attaque de Haydour contre le roi peut paraître grossière et irrespectueuse à certaines personnes, mais tant qu'il est en prison pour s'être exprimé ainsi, aucun Marocain ne jouit vraiment du droit de parler librement du roi», a conclu Joe Stork. Haydour n'est pas le seul à avoir été mis derrière les barreaux pour «insulte au roi», plusieurs autres Marocains ont subit le même sort, comme Ahmed Nacer, un homme de 95 ans en chaise roulante qui est mort dans sa cellule après avoir purgé 5 mois d'une peine de trois ans de prison pour avoir «soi-disant marmonné une insulte contre le roi lors d'une altercation de rue.»