Le gel de l'aide étrangère des Etats-Unis au Maroc «affecte gravement plusieurs programmes de lutte contre le VIH» menés par des ONG locales, selon un rapport publié mardi par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Cette suspension menace les efforts de prévention des maladies, les campagnes de vaccination et les réponses sanitaires d'urgence, a déclaré l'organisme onusien. Les initiatives soutenues par l'ONUSIDA et le Fonds mondial sont également en péril, a-t-il ajouté. Début février, l'ONUSIDA a averti que plus de six millions de personnes pourraient mourir du VIH et du sida au cours des quatre prochaines années si le gouvernement américain réduit ses financements mondiaux pour ces programmes. Bien que les initiatives de lutte contre le VIH/sida aient été temporairement exemptées du récent gel de l'aide américaine, des inquiétudes persistent quant à l'avenir des programmes de traitement, selon le directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA. Une enquête indépendante récente, Quick Impact Survey, menée par l'ONG de défense des droits des femmes basée à Rabat, MRA (Mobilising for Rights Associates), a mis en lumière les perturbations immédiates causées par l'«ordre d'arrêt» du Département d'Etat américain pour toute aide étrangère. De nombreuses associations marocaines locales font face à des activités annulées, des salaires impayés et une instabilité financière. Il est important de noter que le gel a été ordonné par le Département d'Etat américain en réponse à une directive du président Donald Trump, visant à s'assurer que la distribution de l'aide est en ligne avec ses objectifs de politique étrangère. Les Etats-Unis demeurent le plus grand donateur mondial, ayant alloué 72 milliards de dollars d'aide pour l'année fiscale 2023.