Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a présenté une nouvelle initiative pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et au Liban. Il a proposé de donner au Maroc et à d'autres pays arabes ayant signé les Accords d'Abraham, un rôle important dans un accord entre l'Autorité palestinienne et Israël. Cependant, il n'est pas certain que le gouvernement israélien d'extrême droite, qui rejette la solution à deux Etats, réponde à l'initiative. Il y a quelques jours, le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a proposé un plan pour former un comité régional de pays arabes, y compris le Maroc, afin de mettre fin aux combats au Liban et à Gaza, de circonscrire les ambitions iraniennes, de poursuivre la normalisation avec l'Arabie Saoudite, et de commencer des négociations avec l'Autorité palestinienne pour une «séparation future» d'Israël. Selon le «Times of Israel», Lapid a critiqué l'extension de la guerre «inutilement, en raison des problèmes politiques du Premier ministre et des projets illusoires d'annexion et de retour à Gaza de l'aile messianique». Selon l'homme politique, «il n'y a pas de victoire sans manœuvre diplomatique». Lapid a suggéré de libérer tous les otages de Gaza et d'arrêter les combats pendant six mois, période durant laquelle une «force émiratie, égyptienne, marocaine et l'Autorité palestinienne entrerait à Gaza et entreprendrait la distribution de l'aide humanitaire et la reconstruction» pendant la trêve. Lapid a appelé l'Arabie Saoudite à accueillir, un mois plus tard, une conférence avec Israël, les Etats-Unis, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc, le Liban et l'Autorité palestinienne pour parvenir à un accord en cinq parties. La première partie implique le retrait du Hezbollah, à une distance de 9 à 10 kilomètres de la frontière avec Israël, tandis que la deuxième inclut la supervision d'une autorité civile sur la gouvernance civile à Gaza, comprenant des responsables saoudiens, égyptiens, européens, américains, marocains, émiratis et bahreïnis. Cette autorité sera renforcée par une délégation civile «symbolique» de l'Autorité palestinienne, qui sera interdite de recevoir des fonds ou de sélectionner d'autres responsables. Lapid a également proposé dans la troisième partie que l'alliance régionale travaille par des moyens militaires ou diplomatiques pour empêcher l'Iran d'obtenir une arme nucléaire et de parvenir à une domination régionale par son réseau de mandataires armés. Dans la quatrième partie du plan de Lapid, Israël travaillera à approfondir ses relations avec l'Arabie Saoudite et les pays ayant signé les Accords d'Abraham par le biais de comités conjoints dédiés à des sujets spécifiques, basés sur le cadre de coopération régionale du «Forum du Néguev». La partie finale implique l'annonce que les participants travailleront pour une «séparation future» entre Israël et les Palestiniens, qui sera soumise à des réformes de l'Autorité palestinienne. Ce n'est pas la première initiative de ce genre, car l'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak avait proposé, à la suite du début de la guerre, de remettre la bande de Gaza à une force de maintien de la paix arabe, composée du Maroc et d'autres pays arabes ayant des relations diplomatiques avec Israël. Comme précédemment rapporté par le «Financial Times», en mai dernier, l'administration Biden a encouragé les pays arabes à participer à une force de maintien de la paix à déployer à Gaza une fois la guerre terminée, jusqu'à ce qu'un appareil de sécurité palestinien crédible soit établi. Des médias arabes ont rapporté que les Emirats arabes unis ont proposé à l'Egypte de déployer une force arabe composée du Maroc et d'autres pays dans le corridor de Philadelphie qui sépare Gaza de l'Egypte, suite au retrait israélien. Cependant, il reste peu probable que l'une des propositions présentées soit mise en œuvre, en raison du désir du gouvernement d'extrême droite israélien d'annexer la Cisjordanie, de réinstaller les colonies dans la bande de Gaza, et de son rejet de la solution à deux Etats.