Après deux semaines de débats, le procès Gdim Izik s'est enfin terminé. 22 sur les 24 accusés ont écopé de condamnations lourdes. Un verdict qui tombe au mauvais moment pour le Maroc, appelé encore une fois à se justifier sur la scène internationale sur son respect des droits de l'Homme au Sahara. Le tribunal militaire de Rabat a fini par prononcer son verdict dans le procès Gdim Izik à une heure très tardive, hier, samedi 16 février. Celui-ci s'est soldé par des peines lourdes qui feront, à coup sûr, l'objet de communiqués de réprobation émanant des ONG des droits de l'Homme et de certaines institutions internationales, tel que le parlement européen. La répartition des peines est la suivante : la perpétuité contre neuf des accusés dont un (Alia Hassan) qui est en fuite; 30 ans de prison ferme pour quatre d'entre eux, et notamment Naâma Asfari, le président du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara Occidental » (CORELSO), marié à une française, Claude Mangin; 25 ans contre 8 des mis en causes; 20 ans pour deux détenus dont Mohamed Lioubi, le seul du groupe des 24 ayant bénéficié de la liberté provisoire et 2 ans contre Takki El Machdoufi et Sidi Abderrahman Zayou. Ces deux derniers sont désormais libres car ils ont déjà purgé leur peine. La défense a trois jours pour se pourvoir en cassation Conformément à l'article 87 portant création de la cour militaire au Maroc, publié dans le Bulletin officiel du 21 novembre 1956, la défense des accusés n'a que trois jours pour se pourvoir en cassation, une période assez courte. Pour le moment, le Front Polisario n'a pas encore réagi à ces condamnations. Il le fera sûrement dans les prochaines heures. Ce verdict tombe au mauvais moment pour le Maroc, tant il fragilise davantage sa position sur le dossier des droits de l'Homme au Sahara. Sachant qu'en avril, le secrétaire général de l'ONU devra présenter, au conseil de sécurité, un nouveau rapport sur le Sahara. Une occasion pour le Polisario et l'Afrique du sud, qui siège au conseil en tant que membre non-permanent, de réclamer une surveillance par la MINURSO des droits de l'Homme au Sahara. Le démantèlement du camp Gdim Izik à dix kilomètres de Laâyoune, en novembre 2010, avait entrainé la mort de 11 éléments des forces de l'ordre.