Sur l'année 2023, la Banque européenne d'investissement (BEI) a alloué 320 millions d'euros à des secteurs économiques clés au Maroc, soit près de 3,5 milliards de dirhams (MMDH). Avec cette augmentation de 44% par rapport à 2022, l'institution a appuyé notamment l'agriculture, les petites entreprises dans le secteur privé, ainsi que la reconstruction post-séisme. En 2023, la Banque européenne d'investissement (BEI) a soutenu des projets portés sur «le développement économique régional, la gestion inclusive et durable des forêts, ainsi qu'en appui aux petites et moyennes entreprises» au Maroc, pour un total de 320 millions d'euros (3,5 MMDH). Entre 2015 et 2023, l'institution totalise 3,1 milliards d'euros investis, répartis sur huit secteurs : la forêt et l'agriculture (4%), l'eau (6%), la santé (6%), l'éducation (6%), l'industrie (9%), le transport (15%) transport, l'énergie (17%) et les lignes de crédit (36%). Sur cette même période, les investissements ont évolué de 90 M€ en 2015 à 320 millions l'année dernière. Marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, 2020 a connu un pic de 617 millions investis, a fait savoir la BEI ce jeudi, lors d'une rencontre consacrée à son bilan d'activité 2023 au Maroc. L'année dernière, l'instance a appuyé de nouveaux projets dans le secteur public à hauteur de 215 M€ (agriculture, forêt, pêche, construction), en plus de 105 M€ pour le privé, principalement les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), a indiqué le chef de la représentation de la BEI au Maroc, Adrien de Bassompierre, en présentation du bilan. En 2023, l'institution a par ailleurs «maintenu un niveau important de versements» pour la reprise économique, avec 161 M€. Parallèlement, la BEI «explore activement son soutien aux initiatives de reconstruction post-séisme, avec un investissement de l'ordre d'1 milliards d'euros pour les années à venir». Elle envisage aussi «une contribution potentielle de 500 M€ pour le fonds Mohammed VI pour l'investissement (FM6I)», axée sur des projets d'infrastructures vertes et l'innovation. Le développement régional et les investissements verts en perspective En appui au Programme Forêts inclusives et durables au Maroc porté par l'Agence nationale des eaux et forêts (2023 - 2028), la BEI a par ailleurs alloué un prêt de 100 M€ (1,08 MMDH) pour le développement inclusif et durable de ces espaces naturels. Le projet est «développé en coordination avec le programme Terre Verte de l'UE et bénéficiera d'une garantie de l'UE», en soutien également à la stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030» et au «développement socio-économique des populations autour des zones forestières». Par ailleurs, Technopoles II a bénéficié d'un investissement de 115 M€ (1,3 MMDH), en faveur de la filiale de la Caisse des dépôts et de gestion (CDG) MEDZ, pour «l'expansion et le développement de 10 technopoles stratégiquement répartis dans 5 régions du Maroc». «Ce nouveau partenariat appuie la politique du Maroc en matière de régionalisation avancée et son Nouveau Modèle de Développement, et s'aligne sur les objectifs de l'Agenda de l'UE pour la Méditerranée en matière de résilience et de transition climatique», a fait savoir Adrien de Bassompierre. Avec des prévisions de création jusqu'à 51 500 emplois directs permanents, l'objectif est notamment de contribuer à «la réduction des disparités régionales, tout en stimulant l'innovation et la compétitivité». Dans le secteur bancaire, la BEI a soutenu la Banque centrale populaire (BCP) à travers un contrat de financement de 50 M€ pour les petites et moyennes entreprises marocaines. Dans ce même sens, un guide interactif et didactique sur la décarbonation à destination des PME nationales a été lancé, en collaboration avec le patronat marocain. Pour les MPME, la BEI a parallèlement octroyé une ligne de crédit d'environ 605 MDH (55 M€) à CaixaBank. Concernant les perspectives de l'année 2024, Adrien de Bassompierre a souligné la volonté de la BEI d'«accompagner les grands chantiers prioritaires de l'Etat dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement», en plus de «l'accompagnement des Team Europe Initiative (TEI), la reconstruction post-séisme» et le secteur privé, notamment par le biais du FM6I. Les énergies renouvelables et l'innovation, le soutien aux secteurs de l'eau, de l'éducation et des transports restent à l'ordre du jour. L'appui total est prévu d'atteindre 320 M€, «répartis sur plusieurs secteurs et en priorité l'éducation», parallèlement à un appui renforcé au développement régional et à lutte contre les effets des dérèglements climatiques, pour une enveloppe totale de 5 M€.