Des scientifiques marocains ont découvert l'un des plus grands sites d'empreintes du Pléistocène supérieur au monde. Il compte 85 traces humaines, anciennes de -129 000 à -11 700 ans. Au cœur de sites naturels à Larache, au Maroc, une véritable mine d'or pour les géologues a été exhumée récemment. Des chercheurs ont en effet découvert des traces, composées de 85 empreintes humaines parfaitement préservées, datant de la fin du Pléistocène, il y a environ -129 000 à -11 700 ans. Ces traces, gravées par l'Homo sapiens qui parcourait autrefois les côtes nord-africaines, ne sont pas de simples empreintes dans le sable. Elles renseignent exhaustivement sur la vie, les mouvements et même la dynamique familiale de nos anciens ancêtres. Une étude récente publiée dans Nature et dirigée par le Dr Mouncef Sedrati, géomorphologue côtier et géologue marin, informe sur cette trouvaille inédite. Il s'agirait de traces d'Homo sapiens sur une plage de sable fin, qui pourraient renseigner considerablenet sur la vie quotidienne de cette ère. Des empreintes d'enfants, d'adolescents et d'adultes L'analyse de la taille et de l'espacement des empreintes suggère la présence d'enfants, d'adolescents et d'adultes, faisant ainsi allusion à des groupes traversant ensemble les sables côtiers. Mais ce qui distingue le plus ces empreintes, c'est leur qualité exceptionnelle de conservation. Le climat, les zones de marée spécifiques et la topographie unique de la plage ont été autant de facteurs déterminants. Cela fait du site de Larache non seulement l'un des plus grands à conserver encore des empreintes du Pléistocène supérieur à travers le monde, mais également le seul répertorié en Afrique du Nord et dans le sud de la Méditerranée. L'importance de cette découverte va bien au-delà. Elle fournit une preuve irréfutable sur la capacité d'adaptation des premiers Homo sapiens aux environnements côtiers. Ces empreintes anciennes suggèrent en effet une familiarité avec les climats marins, une compréhension du passage en toute sécurité à travers différentes zones de plage et peut-être même de l'utilisation des ressources maritimes. De ce fait, ces éléments dressent un tableau fascinant des premiers humains, non seulement en tant qu'habitants de la planète, mais aussi en tant que pionniers adaptables s'aventurant dans la mer. En outre, les empreintes découvertes à Larache s'ajoutent à la base scientifique nationale déjà riche, concernant les débuts de l'histoire humaine du Maroc. En effet, les sites géologiques du pays recèlent les plus anciens restes connus d'Homo sapiens, découverts à Jebel Irhoud, en plus de certains des sites d'hominidés de l'âge de pierre moyen d'Afrique. Ces découvertes, ainsi que les empreintes de Larache, renforcent la position du Maroc en tant que site crucial du puzzle de l'évolution humaine, en particulier dans les régions d'Afrique du Nord et du sud de la Méditerranée.