Mis en examen pour soupçons d'«abus de confiance» et de «corruption privée passive», l'ex-présentateur de BFMTV, Rachid M'Barki, a reconnu avoir été rétribué en échange de la diffusion de contenus contournant les circuits de validation au sein de sa rédaction. Après avoir nié toute rémunération, dans le cadre d'une enquête interne pour soupçons d'ingérence, le journaliste franco-marocain a finalement soutenu, lors de sa garde à vue à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), avoir reçu des sommes d'argent. Selon des informations du journal Le Parisien, ce vendredi 19 janvier, ces aveux corroborent les contenus d'un nombre de messages échangés entre Rachid M'Barki et un lobbyiste, qui se serait avéré être son informateur. De leur côté, les enquêteurs ont retrouvé la photocopie du RIB d'un compte de Rachid M'Barki sur le téléphone de l'individu, ainsi que les preuves d'un virement de 2 000 euros. Ces opérations auraient été effectuées à plusieurs reprises. Au début de l'année 2023, Rachid M'barki a été écarté de l'antenne de BFMTV, après que sa direction l'a soupçonné d'ingérence étrangère, notamment pour le Maroc. La chaîne d'information a pointé des contenus diffusés par l'animateur, sans validation préalable, portant sur le Sahara, le Qatar ou encore la Russie, entre autres. Certaines brèves précédemment épinglées ont été retrouvées sur les plateformes d'une agence israélienne de désinformation, dirigée par des anciens de l'armée et des services secrets de l'Etat hébreu. A la suite de ces révélations rapportées par Forbidden Stories, Rachid M'barki a initialement rejeté les accusations de collusion avec l'agence de désinformation. Désormais, le journaliste dit regretter «une entorse, même un coup de canif à la déontologie du journaliste», tout en se disant avoir été «manipulé» en tant que «maillon involontaire du système». En décembre dernier, Rachid M'barki a annoncé avoir rejoint la rédaction de Atlantic Radio à Casablanca, où il est aux commandes de trois émissions.