Le Nigéria a célébré, dimanche, le 63e anniversaire de son indépendance. Une fois n'est pas coutume, le chef du Polisario n'a pas adressé de message de félicitation au président nigérian. Brahim Ghali s'inscrit ainsi en rupture avec les nombreuses lettres envoyées en cette même occasion à l'ancien président Muhammadu Buhari. Pour rappel, Abuja reconnait la «RASD» depuis 1984. Pour sa part la presse nigériane n'a pas mentionné la présence d'un représentant de la «RASD» aux festivités commémorant le 63e anniversaire de l'indépendance du pays. En revanche, elle a insisté sur la participation de diplomates du Maroc. Depuis l'élection du président Bola Ahmed Tinubu, un froid a frappé les relations entre les deux parties. Le chef d'Etat a ignoré, le 29 mai dernier, la présence de Brahim Ghali lors de la cérémonie de son investiture. De son côté, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Yusuf M. Tuggar en poste depuis le 21 août, n'a toujours pas rencontré l' «ambassadeur» du Polisario à Abuja, Brahim Salem El Mami Buseif. Autre signe attestant du froid dans les relations entre le Nigéria et le Polisario : l'absence de toute référence à la question du Sahara occidental dans le discours du président, Bola Ahmed Tinubu du 18 septembre, lors de sa participation à la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Le Polisario a admis, indirectement, ce fait. Son agence de presse n'a pas inscrit le Nigéria dans la liste des chefs d'Etats et de gouvernements qui ont apporté leurs soutiens au Front. Pour rappel, c'est en 1984, sous la présidence du général Muhammadu Buhari que le Nigéria avait reconnu la «RASD». Une reconnaissance que Buhari, cette fois habillé en civile lors de son retour au pouvoir en 2015, n'a pas retirée ou suspendue, même s'il a réussi à sortir son pays de l'axe Alger-Abuja-Pretoria défendant les positions du Polisario en Afrique et sur la scène internationale. Le rapprochement politique et économique entre Rabat et Abuja, a été initié suite à la visite, de décembre 2016, du roi Mohammed VI au Nigéria. Si Buhari n'a pas acté la rupture avec la «RASD», sera-t-elle l'œuvre de Tinubu ?