Le bureau exécutif de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) s'est réuni vendredi 14 avril 2023. Une occasion pour «déplorer le dénouement des affaires de gestion de la profession qui s'est écartée des valeurs que défendait cette génération dorée, et dont le dernier exemple flagrant est la recommandation de l'exécutif pour un projet de loi sur une commission de gestion du Conseil national de la presse», indique-t-elle dans un communiqué. Un projet que la FMEJ qualifie d'«inconstitutionnel, régressif et offensant pour la profession et notre pays». «Le bureau exécutif (...) considère que cet enjeu ne concerne pas seulement le ciblage des organisations professionnelles et autres favoritismes, mais vise plutôt la presse nationale, son indépendance, et les aspirations à sa réhabilitation et à la consécration de son pluralisme», a estimé la FMEJ. Celle-ci s'est dite «étonnée du non-sérieux» de la tutelle, ajoutant que «le ministre avait déjà affirmé, lors d'une précédente réunion avec la FMEJ que son département a écarté le scénario des élections car celles-ci "produiront la même composition"», souligne-t-on. La FMEJ a ainsi fustigé «les arguments peu solides de ceux qui ont concocté» ledit projet de loi, pointant une tentative de «réformer» en recourant à des mécanismes «antidémocratiques, dépassés et inférieurs à la loi» actuelle. «La FMEJ est contrainte de condamner cette déviation sans précédent dans l'approche des affaires médiatiques nationales, non seulement au regard de l'étonnante exclusion d'une des composantes les plus importantes de la scène médiatique, mais surtout dans l'atteinte à la société et son droit à une presse pluraliste, indépendante et impartiale qui surveille et interroge le gouvernement au lieu de lui être redevable de nominations et d'avantages.» L'instance lance ainsi un «appel» à la mobilisation et exhorte les députés et conseillers à «écouter la voix de la sagesse et respecter les fondements constitutionnels, juridiques et éthiques de l'autorégulation de la profession afin d'abandonner cet inquiétant projet dans l'intérêt du pays, et conformémement aux aspirations du Royaume en matière de droits de l'Homme pour lesquelles les pères fondateurs se sont sacrifiés».