Alors que les frontières sont hermétiquement fermées, l'Algérie continue de se plaindre d'être une victime des drogues provenant du Maroc. Une nouvelle accusation qui porte la signature du ministre algérien de l'Intérieur, Brahim Merad. «L'Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l'ouest. Il faut affronter cette guerre avec tous les moyens, à travers l'association de tous les secteurs et organes spécialisés ainsi que la société civile», a-t-il indiqué hier lors de son passage devant la Chambre basse du Parlement algérien. Comme lors de ces interventions faites depuis des tribunes nationales ou internationales qui pointant le royaume, le ministre a couvert d'éloges «les efforts colossaux de l'Armée nationale populaire et des différents corps de sécurité dans la lutte contre ce phénomène et la protection de nos frontières de toutes les formes de criminalité», rapporte l'agence APS. Le Maroc rejette en bloc ces accusations algériennes. «L'Algérie est plutôt productrice, actrice et initiatrice de plusieurs trafics de drogues et de stupéfiants de diverses natures. Les autorités marocaines ont saisi, pour la seule année 2022, quelque 2 838 069 comprimés psychotropes en provenance principalement de l'Algérie, soit une augmentation de 75% par rapport à 2021», a expliqué l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à Vienne, Azzeddine Farhane, à l'occasion de sa participation à la dernière session de la Commission des stupéfiants des Nations unies (CND), organisée en mars dans la capitale autrichienne. Le gouvernement algérien passe sous silence les nombreuses saisies effectuées par les services des douanes au port d'Alger de comprimés psychotropes (28 649 le 20 mars et 10 000 le 2 avril). Des opérations qui bénéficient d'une faible médiatisation par rapport aux communiqués hebdomadaires du ministère de la Défense sur les saisies de quantités de drogue provenant du Maroc.