Après deux reports, en 2019 et 2020, l'Arabie saoudite se prépare à accueillir cette année le prochain sommet arabo-africain. Le royaume wahhabite céderait-il à la pression de l'Algérie et l'Afrique du sud en acceptant la présence du Polisario à ce conclave ? Le communiqué de la Ligue arabe annonçant la date du prochain sommet arabe, du 18 mai à Ryad, a également indiqué que l'Arabie saoudite devrait être le pays hôte, en 2023, de la 5e édition des travaux du sommet arabo-africain dont la date fait encore l'objet de consultations entre les parties. Une organisation qui fait face au problème de la présence de la «RASD» sur la liste des participants, d'autant que le 4e conclave que la Guinée équatoriale avait accueillie, en novembre 2016 dans sa capitale Malabo, s'est terminé sur note négative à cause justement de cette question. Des pays arabes avaient, en effet, boycotté l'événement. L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn, la Jordanie, Oman, le Yémen et à la Somalie avaient opté pour la chaise vide en signe de protestation contre la présence de représentants du mouvement séparatiste au sommet. Le royaume avait alors remercié officiellement ces pays pour leur «attachement constant aux règles régissant le partenariat arabo-africain», soulignait le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué. Rabat avait également «regretté la position du Koweït sur cette question de principe lorsqu'il n'a pas imposé, en sa qualité de président de session du côté arabe, le respect de ces règles communes aux deux groupes». Ryad céderait-elle aux pressions d'Alger et Pretoria ? Pour rappel, le comité conjoint qui était chargé de l'organisation de la rencontre de Malabo, composé du Koweït, de l'Egypte, du Tchad, de l'Ethiopie, de la Guinée équatoriale, de la Commission de l'Union africaine et de la Ligue arabe, avait décidé de ne pas convier le Polisario. En revanche, d'autres pays arabes avaient défendu la participation du Polisario, comme l'Algérie et la Mauritanie, qui reconnaissent la «RASD», alors que le Koweït, l'Egypte et la Tunisie avaient accepté le fait accompli sans manifester la moindre opposition. La question de convier le Polisario à ce sommet était à l'origine du report à deux reprise de la 5e édition du rendez-vous arabo-africain prévu en Arabie saoudite : d'abord en novembre 2019 à mars 2020 et puis à une date ultérieure. Le dernier report était à la demande d'un «Etat africain» qui souhaitait gagner plus de temps en vue de mobiliser les autres pays de l'Union africaine à imposer la présence de la «RASD» à la réunion. Pour mémoire l'édition 2013 organisée au Koweït, n'avait pas connu la participation de membres du Polisario. Cette affaire se répète à l'occasion de certaines rencontres entre l'Union africaine avec ses partenaires internationaux. Si l'Algérie et l'Afrique du sud ont réussi à réserver une place au Polisario lors des sommets avec l'Union européenne et le Japon, ils ont du mal à réitérer le même «succès» lors des réunions de l'UA avec la Turquie, la Chine, les Etats-Unis ou encore la Russie. Le Maroc, membre de l'UA depuis janvier 2017, s'adapte à cette situation et accepte la présence du Polisario lors de la tenue de ses rencontres internationales, comme lors de la tenue, en février 2022, du 6ème Sommet Union européenne-Union africaine.