L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale a dénoncé, dans deux lettres adressées mercredi au Secrétaire général de l'ONU et au président et membres du Conseil de Sécurité, la complicité de l'Afrique du Sud avec l'Algérie et le Polisario. Dans ses lettres, le diplomate a pointé l'«appropriation inconditionnelle» par l'Afrique du Sud de l'agenda géopolitique de l'Algérie et son «aveugle soutien idéologique» au mouvement séparatiste. Omar Hilale réagissait à une lettre circulée par la Mission permanente de l'Afrique du Sud auprès de l'ONU sur le Sahara. «Le Royaume du Maroc regrette profondément que l'Afrique du Sud se prête, une fois encore, au rôle de facteur d'un groupe séparatiste armé, dont les connexions avec le terrorisme au Sahel sont avérées», a-t-il dit en pointant les liens entre le Polisario et le terrorisme. Le diplomate a souligné que le Royaume «déplore grandement que l'Afrique du Sud, qui participe au même titre que le Maroc, à plusieurs opérations de maintien de la paix, notamment en Afrique, ait raté l'occasion d'éviter de devenir complice par transmission d'un brûlot anti ONU, dénigrant ses actions et s'attaquant aux efforts même du Conseil de Sécurité sur le Sahara marocain». L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU a estimé que «l'Afrique du Sud aurait dû se demander pourquoi l'Algérie, partie principale à ce différend régional, évite à chaque fois de transmettre les lettres de son "Polisario", et charge un autre pays, en l'occurrence l'Afrique du Sud, de cette basse besogne». «L'Algérie, qui a créé ce groupe séparatiste armé, l'abrite sur son territoire, l'arme, le finance et en fait l'agenda prioritaire de sa diplomatie, devrait avoir le courage politique d'assumer pleinement ses actes, et ce en faisant circuler, par sa propre Mission permanente, les manifestos propagandistes de sa création», a-t-il dit. «Les allégations colportées par cette lettre sont autant fallacieuses que contradictoires (…) L'Afrique du Sud gagnerait à inviter l'Algérie et son 'Polisario' à se conformer à la légalité internationale en mettant en œuvre la résolution 2654 du Conseil de Sécurité et ce, en participant de bonne foi au processus des tables rondes afin de mettre fin à ce différend régional», a-t-il conclu.