Le forum a ainsi accusé le Front Polisario de dissimuler «l'esclavage répandu à l'intérieur des camps» de Tindouf et a appelé à une enquête internationale sur la question. Le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin) a fait la lumière, dans un nouveau rapport dévoilé cette semaine, sur la question de l'esclavage dans les camps de Tindouf. Il a ainsi déclare que «la direction du Polisario a toujours œuvré pour le cacher, empêcher qu'il ne soit soulevé et discuté et réprime quiconque cherche à ouvrir» ce dossier. Le forum a précisé que «la misérable réalité humaine dans les camps a refait surface pour révéler des cas d'injustice et d'esclavage dans les camps», bien que tous leurs habitants «vivent dans toutes sortes de violations». «Les Noirs vivent dans une réalité plus amère et dure, et souffrent de toutes sortes de discrimination et d'exclusion», dénonce-t-il. Forsatin a publié un appel de détresse d'un jeune homme souffrant d'esclavage à l'intérieur des camps, considéré comme «l'un des cas documentés d'esclavage connus dans les camps». Dans la vidéo, Salem Ould Abidin raconte avoir été «empêché de jouir de ses papiers d'identité et d'être enregistré au nom de son vrai père par son maître». Le jeune sahraoui a confirmé avoir été menacé de mort et roué de coups par la personne qui l'a asservi, demandant justice et sa libération. El fenómeno de la esclavitud en los campos de Tindouf. el caso del joven"Salem Ould Abidin",que se queja de haber sido reducido a la esclavitud, impedido de obtener el apellido de su verdadero padre. Su "amo" que lo esclaviza,amenaza en silencio con matarlo a los líderes de la FP pic.twitter.com/ogNYa8Mtom — forsatin (@forsatin1) February 28, 2023 Le forum a souligné que les cas d'esclavage dans les camps sont «nombreux et connus mais restent des tabous qui sont passés sous silence». Il rappelle que le documentaire australien «The Stolen» avait présenté auparavant une collection de témoignages sur la souffrance de certains résidents des camps de l'esclavage. L'œuvre avait remporté plusieurs prix dans des festivals internationaux et a participé au Festival international du film de Melbourne. Des manifestations contre l'esclavage aux camps de Tindouf Fin décembre dernier, l'association «Liberté et Progrès», qui opère depuis les camps de Tindouf, a dénoncé la poursuite des pratiques de racisme et d'esclavage par les dirigeants du Front Polisario, et a exigé la fin de ces pratiques dégradantes dignité. L'association a organisé un sit-in de protestation, devant le siège du «ministère de la Culture», rappelant que «les pratiques de l'esclavage, qui sont internationalement criminalisées verbalement en fait et en droit, doivent rester l'objet d'une condamnation permanente par tous». L'ONG a aussi exigé l'élaboration de lois «pour criminaliser les pratiques d'esclavage», et «des sanctions disciplinaires extrêmes pour les fonctionnaires impliqués» dans cette pratique. En 2014, Human Rights Watch avait reconnu que l'esclavage existe toujours dans les camps de Tindouf, expliquant que «les victimes dans un certain nombre de cas sont des Sahraouis à la peau foncée», alors que «l'esclavage est pratiqué sous la forme de travail domestique involontaire». Il est à noter qu'en 2008, Brahim Ghali avait été contraint de quitter rapidement l'Espagne, où il servait comme représentant du Polisario, après qu'une plainte d'une jeune fille sahraouie nommée Sultana Bint Bilal, pour des accusations liées à l'esclavage. En 2007, le Polisario avait arrêté deux journalistes australiens, Violeta Ayala et Daniel Fallshaw, qui voulaient enquêter sur l'esclavage dans les camps de Tindouf. Ils ont été libérés après une campagne menée par Reporters sans Frontières (RSF) et l'intervention des Nations unies.