Le Sahara, la lutte contre le terrorisme et le développement des relations économiques, sont les principaux dossiers abordés par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avec de hauts responsables irakiens, ce samedi à Bagdad. Le Maroc et l'Irak sont décidés à ouvrir une nouvelle étape dans leurs relations, ayant longtemps pâtit de l'insécurité et surtout de l'influence exercée par l'Iran, depuis la chute en 2003 du régime de Saddam Hussein. Une détermination exprimée, samedi à Bagdad à l'occasion d'un point de presse, animé conjointement par Nasser Bourita et son homologue irakien Fouad Hussein. «Il est prévu que nous nous mettions d'accord sur une feuille de route pour tenir les réunions nécessaires et organiser des visites sectorielles entre les ministres concernés et les acteurs économiques», a annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères. «Nous avons convenus de la nécessité de créer les mécanismes nécessaires pour renforcer la coopération commerciale et économique dans divers domaines», a indiqué pour sa part Fouad Hussein. La nouvelle étape dans les relations verra la création d'un «mécanisme pour réunir les investisseurs» et d'un autre «juridique pour étudier de près les accords et les encadrer d'une manière qui convienne aux deux pays, d'autant qu'il en existe une quarantaine», a-t-il précisé. Nasser Bourita et Fouad Hussein on décidé aussi de poursuivre leurs consultations sur les questions politiques d'intérêt commun. L'Irak veut bénéficier de l'expérience marocaine contre le terrorisme Lors de ce point de presse, le ministre irakien des Affaires étrangères a réitéré le soutien de son gouvernement à «l'intégrité territoriale du Maroc et aux efforts des Nations Unies pour parvenir à une solution définitive sur la question du Sahara». Une position déjà exprimée par Fouad Hussein, qui occupe également les fonctions de vice-Premier ministre, en mai dernier à Marrakech lors d'une réunion avec Nasser Bourita, tenue en marge de la Conférence de la coalition internationale contre Daesh. L'appui de l'Irak à la marocanité du Sahara tranche avec la reconnaissance par l'Iran de la "République arabe sahraouie démocratique (RASD)". Rabat accuse, en effet, le régime iranien de soutenir militairement le Polisario. Le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran, depuis le 1er mai 2018. Après ses entretiens avec Fouad Hussein, le ministre des Affaires étrangères s'est réuni avec le Conseiller à la Sécurité Nationale de l'Irak, Kassem Al-Araji. Celui-ci a couvert d'éloges «l'expérience pionnière du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme». Il a aussi émis le souhait que la réouverture de l'ambassade du royaume à Bagdad puisse favoriser les conditions d'une «coopération constructive entre les deux pays dans les domaines de la sécurité, du renseignement et de l'échange d'informations, afin d'éliminer le terrorisme et parvenir à la stabilité dans la région et dans le monde», indique l'agence irakienne d'information. Bourita s'est également réuni, ce samedi à Bagdad, avec le président de la Chambre des représentants, Mohamed Al-Halbouchi, rapporte la même source. Le chef de la diplomatie du royaume effectue une visite officielle en Irak, marquée par la réouverture de l'ambassade marocaine à Bagdad, après une fermeture de 18 années.