Une fois n'est pas coutume, Vox a mis en sourdine son obsession marocaine pour demander au gouvernement espagnol d'apporter des éclaircissements sur l'état d'avancement de la construction du patrouilleur commandé, en janvier 2021, par le Maroc à la société Navantia. «Ils ont commencé le processus d'acquisition des principaux équipements du navire», affirme l'exécutif Sanchez, dans une réponse à une question écrite du groupe des députés de la formation d'extrême droite. «Le contrat d'acquisition par la Marine Royale Marocaine d'un patrouilleur à haute altitude auprès de Navantia, est un contrat en vigueur. Conformément à ses obligations contractuelles, Navantia est en plein développement de l'ingénierie fonctionnelle du design», précise l'exécutif Sanchez. Le patrouilleur de type Avante 1800 mesure 89 mètres de long, pouvant accueillir un équipage moyen de 46 personnes. La conception originale envisage l'incorporation d'un canon de 76 millimètres et d'un système de lancement de missiles, ainsi que des capteurs et radars modernes et un pont pour un hélicoptère. L'entreprise espagnole affirme que la fabrication représente «un million d'heures de travail pour les chantiers navals de la baie de Cadix et près de 250 emplois au cours des trois prochaines années et demie». L'intérêt porté par Vox à ce projet répond à des considérations électoralistes, d'autant que l'Espagne a rendez-vous en mai prochain avec des élections municipales et régionales. Le parti cherche, en effet, à renforcer ses bases en Andalousie où le patrouilleur de la Marine royale marocaine sera construit, après le «revers» qu'il a subi en juin 2022 lors du renouvellement du Parlement andalou. Pour rappel, le gouvernement Akhannouch a donné, en octobre dernier, son feu vert à un emprunt de 95 millions euros conclu le 31 août 2022 entre le Royaume du Maroc et Banco Santander S.A, portant sur le financement du contrat commercial signé entre l'Administration de Défense nationale et la société Navantia S.A. Le recours à la banque espagnole pour financer une commande marocaine d'armement n'est pas sans rappeler les conditions ayant permis aux Forces armées royales (FAR) d'acquérir, en mai 2021, des missiles MICA (Missiles d'interception, de combat et d'auto-défense) auprès du groupe MBDA France, grâce à un prêt signé, le 28 avril 2021, entre le Maroc et la banque française BNP-Paribas.