Les violences physiques et sexuelles à l'encontre des femmes coûteraient quelque 2,85 milliards de dirhams (MMDH), selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). «Parmi l'ensemble des femmes victimes de la violence physique et/ou sexuelle au cours des 12 mois précédant l'enquête tous contextes confondus, 22,8% ont dû supporter, elles ou leurs familles, des coûts directs ou indirects de la violence», ajoute-t-il dans sa récente note intitulée «Coût économique de la violence à l'encontre des filles et des femmes : Dépenses et perte de revenus des ménages». Celle-ci est basée sur les données fournies par l'enquête nationale sur la violence à l'égard des femmes et des hommes réalisée en 2019. En rapportant ce coût au nombre total des victimes, le coût moyen est de l'ordre de 957 dirhams par victime, fait savoir la même source, ajoutant que la part du milieu urbain dans le coût économique global de la violence est de 72% (2,05 MMDH), celle du milieu rural est de 28% (792 millions de dirhams (MDH)). Le coût moyen supporté par les victimes citadines (1000 dirhams par victime) est plus élevé que celui des victimes rurales (862 dirhams par victime), poursuit le HCP, notant que les coûts directs constituent la majeure partie du coût économique global avec une part de 82% (2,33 MMDH) contre seulement 18% pour les coûts indirects (517 MDH). L'espace conjugal s'accapare, à lui seul, plus des deux tiers du coût global de la violence avec une part de 70% (un coût global de 1,98 MMDH), suivi des lieux publics avec 16% (448 MDH) et du contexte familial avec 13% (366 MDH). S'agissant des formes de violence, près de 85% du coût global concerne la violence physique (2,4 MMDH) et 15,3% la violence sexuelle (436 MDH). Le HCP souligne par ailleurs que le coût économique de la violence représente, une lourde charge aussi bien pour la société (à travers son système de santé, ses services de soutien social, son système judiciaire, ses budgets alloués à l'élaboration de politiques ou de plans d'action pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et la perte de la production économique) que pour les individus et les ménages.