Vingt-quatre heures après avoir présenté la «consultation du peuple sahraoui» comme étant la solution à la question du Sahara, Josep Borrell l'éclipse, défendant désormais la «solution consensuelle». Josep Borrell apporte des précisions suite à ses déclarations controversées sur la solution préconisée par l'Union européenne à la question du Sahara occidental. Le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a choisi un autre média espagnol, l'agence de presse EFE, pour présenter sa nouvelle version. «Nous, Européens, défendons une solution consensuelle entre les parties, d'un commun accord, obtenue dans le cadre des résolutions des Nations unies, et quiconque veut en savoir plus devrait lire les résolutions des Nations unies», a-t-il souligné. «Quant à la méthode et la procédure en vue de parvenir au règlement de ce conflit, nous n'exprimons pas de préférence, car ce sont les parties qui doivent décider comment le faire. C'est la position de l'Union européenne telle qu'elle apparaît dans la déclaration conjointe avec le Maroc de 2019», a affirmé le chef de la diplomatie de l'UE. Pas de tutelle de l'UE sur l'Espagne Borrell, qui a visiblement oublié son idée de «consultation du peuple sahraoui», a déclaré que les Vingt-sept défendent «un règlement du problème du Sahara qui passe par une solution accordées entre les parties, dans le cadre des résolutions des Nations unies et nous n'exprimons pas de préférence sur la manière dont cela doit être fait. Cela dépend des parties. Et cela correspond notamment à l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, que nous soutenons dans son travail, M. De Mistura». Dans sa nouvelle sortie médiatique, Josep Borrel a été contraint de préciser qu'«il est important d'expliquer et de clarifier que la position du gouvernement espagnol n'est pas contradictoire, elle n'est pas incompatible avec celle de l'Union européenne sur la question du Sahara [et] s'inscrit parfaitement dans la position commune de l'Union européenne». Mardi, Borrell s'est permis de parler au nom de l'Espagne, avançant que l'exécutif ibérique était favorable à ce que «le peuple sahraoui décide son avenir à travers une consultation». Dans son opération de «damage control», Josep Borrell a expliqué que le cabinet de Pedro Sanchez a «pris une position qui exprime une préférence pour une certaine solution, qu'il considère comme la plus appropriée. Elle n'est pas incompatible avec la position de l'Union européenne (...) parce que le gouvernement espagnol dit aussi que la solution doit être adoptée par consensus, d'un commun accord entre les deux parties et que la solution doit être durable». Au Maroc, les déclarations du mardi 23 août du chef de la diplomatie de l'UE n'ont pas suscité de commentaire officiel de la part du gouvernement. Seul le président de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, Lahcen Haddad, a pointé des propos «incohérents» et en «déphasage» avec les développements qu'a connus le dossier du Sahara. Le rétropédalage de Josep Borrell n'est pas sans rappeler celui opéré, le 30 novembre 2020, par Pablo Iglesias (Podemos) pour circonscrire l'onde de choc provoquée par son tweet suite à l'intervention des Forces armées royales à El Guerguerate.