Les singes magots, bien connus au Maroc pour faire l'objet d'un trafic international qui visent à faire d'eux des animaux de compagnie, vivent originellement dans la cédraie du Haut Atlas. Aujourd'hui, action humaine et sécheresse combinées, ils meurent de soif aux abords de la ville d'Azrou. Tous les Marocains qui prêtent attention à la nature connaissent ces familles de singes magots qui ont perdu leur vie sauvage et quémandent de la nourriture dans la cédraie du Moyen Atlas près d'Azrou. C'est déjà une erreur de les avoir rendus dépendants de l'homme, pour notre seule distraction, alors qu'il s'agit d'une espèce protégée dont il convient de respecter la liberté au sein de l'habitat. Mais bon, le mal est fait. Le surpâturage qui sévit dans la région a investi tous les points d'eau au profit des troupeaux et les singes Magots n'ont plus les moyens de se désaltérer. C'est aussi pourquoi ils écorcent les cèdres et se font détester des forestiers. Rappelons-le : la cédraie devrait être avant tout la maison des Magots ! Avec la grande sécheresse qui sévit au Maroc depuis des mois, ces sympathiques animaux sont sans cesse au bord de la déshydratation. Les badauds qui viennent leur rendre visite leur donnent des aliments, voire des confiseries, mais jamais d'eau ! Rappelons qu'il est interdit de les nourrir, que c'est préjudiciable à leur santé et à leur mode de vie, qu'un panneau installé par la direction du Parc met en garde le visiteur. Ces mois-ci, des millions de litres d'eau sont quotidiennement charriés pour abreuver les troupeaux de moutons et de chèvres, mais pas un seul litre au profit des petits singes. L'homme pense d'abord à ses intérêts et sauve les moutons qu'il va manger. Si nous mangions du singe, on penserait peut-être à leur donner à boire. Le budget pour mettre à disposition cuves et abreuvoirs, ainsi qu'une simple surveillance des lieux est dérisoire. Mais rien n'est fait. J'en appelle solennellement aux autorités compétentes pour que ces animaux protégés, qui plus est aimés des populations, qui sont aussi une valeur du riche biopatrimoine du royaume, soient délivrés au plus vite de la terrible soif qui les tenaille. En période de forte canicule, on meurt plus volontiers de soif que de faim. Visiter le site de l'auteur: http://unautreregardsurlemondetarrier.wordpress.com/