L'ancien dirigeant d'Assu 2000, Jacques Bouthier, a été mis en examen le 21 mai dernier à Paris, et incarcéré notamment pour «viol sur mineure», «traite d'êtres humains» et «détention d'images pédopornographiques». Ce vendredi, l'Association marocaine des droits des victimes a annoncé que quatre Marocaines avaient déposé plainte contre l'ancien chef d'entreprise et 12 dirigeants du groupe pour «traite d'êtres humains, harcèlement sexuel et violences verbales et morales». Karima Salama, l'avocate de l'association de défense des victimes d'abus sexuels, a indiqué que les faits qui lui sont reprochés se sont produits entre 2018 et le début 2022, rapporte Voice of Africa. À Tanger, où ont été déposées les plaintes et où étaient employées les quatre plaignantes, âgées de 26 à 28 ans, Me Salama a souligné qu'une enquête est ouverte et que les plaignantes et elle-même «faisaient confiance à la justice». Sous couvert de l'anonymat, trois plaignantes ont témoigné, assurant avoir été licenciées après avoir refusé de «céder au harcèlement et au chantage» de leur ancien patron et de ses «complices parmi les responsables», à Tanger et en France. «Jacques Bouthier n'a aucune morale, ni éthique, il est persuadé qu'avec son pouvoir financier, il peut tout se permettre en toute impunité», a déploré la présidente de l'association et avocate, Aïcha Guellaa. Selon elle, «il y a des témoins, il y a des preuves tangibles, il y a des échanges sur WhatsApp, par mail». Plusieurs anciennes employées marocaines avaient témoigné, fin mai, des abus et agressions qu'elles avaient subies, des mains de Jacques Bouthier et de la «mafia» que constituaient les cadres de la société à Tanger. Elles avaient relayé les pratiques de recrutement de jeunes femmes «en fonction des goûts du patron».