Six mois après son lancement, l'«Abraham Accord Caucus» veut la création d'un système de défense aérienne commun entre Israël et les Etats arabes. Un projet discuté lors du sommet de Néguev. Le Maroc est concerné par cette initiative parlementaire. L'«Abraham Accords Caucus», formé en janvier dernier aux Etats-Unis, se fixe un objectif militaire. A l'initiative de la sénatrice, Joni Ernst, des parlementaires américains, républicains et démocrates, ont présenté une proposition de loi, portant création d'un système intégré de défense aérienne entre Israël et les pays arabes. «Le plein potentiel des Accords d'Abraham, de la coopération économique, des échanges éducatifs, des accords commerciaux entre Israël et nos partenaires, ne peut être réalisé sans un engagement envers la sécurité collective», a déclaré la sénatrice Joni Ernst. Une invitation est adressée aussi à d'autres Etats arabes en vue de rejoindre le projet de l'alliance militaire, comme l'Arabie saoudite et l'Irak. «Nous comprenons que ces deux Etats ne font pas partie des Accords d'Abraham (…) mais il est extrêmement important que nous poursuivions les discussions avec eux et que nous les incluions dans le cadre de cette loi», a-t-elle précisé. Le texte exhorte le Département de la Défense, que dirige l'ancien général Lloyd Austin, à «préparer une stratégie pour travailler en collaboration» avec les alliés des Etats-Unis dans l'espace arabe «afin d'établir une architecture de défense et une approche d'acquisitions qui utiliserait une combinaison de capacités de défense aérienne et antimissile pour protéger la région des attaques de l'Iran et des groupes extrémistes soutenus par l'Iran». Le Maroc engagé à faire face à la menace iranienne Le royaume, qui a repris ses relations diplomatiques avec Israël, est particulièrement concerné par la démarche de la sénatrice. Une année après la décision de normalisation annoncée le 10 décembre 2020, le Maroc a conclu, le 24 novembre 2021 à Rabat, un accord de coopération militaire avec Tel-Aviv, le premier du genre entre Israël et un pays arabe. Un cadre qui a balisé, le 26 mars dernier, la voie aux Forces armées royales et à l'armée israélienne afin de conclure un protocole d'accord pour encadrer la coopération militaire et créer une commission militaire mixte en vue de définir un plan d'action conjoint. La proposition de loi a eu l'adhésion de puissantes organisations juives aux Etats-Unis, connus également pour leur proximité avec le Maroc, telles que l'«American Jewish Congress», l'«American Jewish Committee (AJC)» et surtout l'«American Israel Public Affairs Committee (AIPAC)». Le texte de l'«Abraham Accords Caucus», constitue une suite des projets discutés à l'occasion du sommet de Neguev, organisé les 27 et 28 mars, ayant connu une participation du Maroc. Une réunion marquée par l'examen de la création, avec la bénédiction des Etats-Unis, d'une alliance militaire entre Israël, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc contre l'Iran. Techniquement, le royaume est préparé à la création d'un système intégré de défense aérienne entre Israël et les pays arabes. Et pour cause, les Forces armées royales ont déjà commandé, en février, le système israélien de défense anti-aérienne et antimissile Barak MX. Les FAR ont aussi acquis le système de défense israélien anti-drones «Skylock Dome». Le royaume a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran, le 1er mai 2018.