Le respect des engagements du Maroc en matière des droits de l'Homme sera examiné à la loupe par Juan Mendez, le rapporteur des Nations-Unies sur la torture. Le gouvernement Benkirane a adopté un projet de loi contre la torture et les disparitions forcées. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture est au Maroc. Pendant toute une semaine, du 14 au 21 septembre, Juan Mendez, aura des entretiens avec les responsables de la Justice, santé, sécurité, CNDH et les prisons. Il effectuera des visites aux centres pénitenciers d'Oukacha à Casablanca et Toulal 2 à Meknès, deux hauts lieux de détentions : le premier a fait l'objet d'un rapport très critique élaboré par une commission parlementaire alors que le second est connu pour les multiples protestations des salafistes avec une série de grèves de la faim. La prison Toulal 2 est presque vidée des salafistes A Toulal 2, Juan Mendez visitera une prison où ses principaux «locataires» ont été contraints de changer de lieu d'incarcération. En prévision à ce voyage, la haute délégation de l'administration pénitentiaire «a opéré le transfert de la majorité des détenus salafistes vers d'autres centres. A Toulal 2, il ne reste qu'une minorité d'islamistes. Pire encore, Juan Mendez n'aura pas la possibilité de rencontrer les victimes de torture et de violence, depuis quelques semaines ils ont été transféré à Settat, Salé 2 et dans d'autres prisons», déplore Anas El Haloui de la Coordination conjointe de la défense des détenus islamistes. Cette ONG a déjà transmis à l'Argentin des dossiers de plusieurs salafistes. Une visite au Sahara sur l'agenda de l'Argentin Sur l'agenda de Juan Mendez figure également un déplacement de deux jours au Sahara, une occasion de plus pour les milieux pro-Polisario de faire entendre leur voix à quelques semaines du début des travaux de la 4ème commission des Nations-Unies sur la décolonisation. A Laâyoune, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture effectuera une visite à la prison Negra où sont incarcérés des partisans du Polisario. Ce déplacement interviendra quelques presque deux semaines après celui de la délégation américaine du Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme. En mai, devant les membres du conseil des droits de l'Homme à Genève, la délégation marocaine conduite par le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, avait rejeté une proposition de l'Uruguay demandant au royaume d'accepter un élargissement du mandat de la MINURSO au contrôle des droits de l'Homme au Sahara, arguant qu'elle ne figure pas parmi les compétences du CDH. La visite du rapporteur spécial contre la torture est très importante pour le Maroc. De la nature du rapport de l'Argentin Juan Mendez dépendra l'adhésion du Maroc au bureau du conseil des droits de l'Homme.