Le Maroc n'a aucune ambition d'annexer les Iles Canaries. C'est le message transmis officiellement par le consul du royaume dans l'archipel, Ahmed Moussa. «Ma présence ici, le fait qu'il y a un consul marocain aux Iles Canaries, signifie en droit que nous reconnaissons la souveraineté espagnole. Nous sommes ici depuis 1976», a affirmé le diplomate dans des déclarations à la radio Cadena Ser. Ahmed Moussa a précisé que «le Maroc ne s'est pas contenté de reconnaître la souveraineté espagnole sur les Iles Canaries», mais nous l'a aussi «défendue alors que d'autres pays voisins du Maroc alimentaient des tentatives de sessions et mouvements séparatistes» dans l'archipel. Une allusion de sa part à l'appui financier, militaire et diplomatique, dans les années 1960 et 1970, de l'Algérie au Mouvement pour l'autodétermination et l'indépendance de l'archipel des Canaries (MPAIAC), fondé à Alger par Antonio Cubillo (1930-2012). L'Algérie avait mis à la disposition de Cubillo une radio pour diffuser ses messages. L'opposant eut même droit à une audience avec le président Houari Boumédiène. Cet appui officiel lui permit de présenter, en avril 1978, le cas des Iles Canaries devant les Nations unies. C'est aussi grâce au pouvoir algérien que le MPAIAC a pu arracher, en 1968, sa reconnaissance par l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Cette page de l'histoire de l'Espagne, au même titre que celle des attaques terroristes du Polisario dans les années 1970 et 1980, contre des cibles civils et militaires espagnoles, sont effacées de la mémoire officielle au voisin du nord. Le consul marocain a, par ailleurs, attribué l'appui de la population locale aux positions du Front Polisario à «la désinformation». Dans l'ensemble, les propos d'Ahmed Moussa s'inscrivent en droite ligne avec les déclarations du président de l'Association de coopération maroco-canarienne, Rafael Esparza. «Le Maroc a toujours défendu l'espagnolité des Iles Canaries. Le Maroc n'a pas l'ambition d'annexer l'archipel», avait-il précisé lors d'un récent point de presse. Pour rappel, le roi Mohammed VI avait reçu, en mai 2004, l'ancien président des Iles Canaries, Adan Martin. En avril 2012, le souverain accordait une audience à son successeur Paulino Rivero. De plus, des représentants de l'archipel assistent traditionnellement aux réunions de haut niveau entre l'Espagne et le Maroc.