Plus de quatre mois après que le Maroc a décidé de retirer sa «confiance» en Ross, une conversation téléphonique entre le roi Mohammed VI et Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, pourrait relancer le processus de négociation sur l'avenir du Sahara mais toujours avec un Christopher Ross aux commandes. Christopher Ross, envoyé spécial de Ban Ki Moon pour le Sahara, serait-il de retour dans la région ? La conversation téléphonique entre le roi Mohammed VI et Ban Ki-moon a permis au secrétaire général de réitérer à la plus haute autorité du pays son attachement à la médiation du diplomate américain. Voilà une fin de non-recevoir très officielle de la part du secrétaire général de l'ONU à la demande marocaine, remontant à mai, réclamant le départ de Ross. Une demande qui n'a pas eu l'adhésion des acteurs internationaux influents dans le dossier du Sahara et notamment les Etats-Unis. Washington a continué à soutenir fermement l'envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara. Les visites respectives aux Etats-Unis de Saâd Dine El Otmani, en mai, et Youssef Amrani, en août, n'ont pas eu l'effet escompté. Pas d'élargissement du mandat de la MINURSO En dépit de l'attachement de Ban Ki-moon à Ross, le Maroc n'a pas complètement perdu la face. Il a réussi à arracher du secrétaire général la promesse de ne pas «modifier les termes de leur médiation, dont l'objectif est de promouvoir une solution politique au conflit acceptable par les deux parties». Des propos adressés particulièrement aux officiels marocains. Ces derniers redoutent un élargissement du mandat de la MINURSO au contrôle des droits de l'Homme au Sahara. C'est justement en vue de dissiper ces inquiétudes que Ban Ki-moon a tenu à réaffirmer au roi Mohammed VI que «son émissaire personnel et son nouveau représentant spécial rempliraient leurs mandats respectifs, en faisant avancer le processus de négociation, en s'efforçant d'améliorer encore les relations algéro‐marocaines et en supervisant les activités de maintien de la paix». Christopher Ross et le chef de la Minurso, l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber nourrissent la même ambition de renforcer les prérogatives de la MINURSO. Des informations ont même prêté à l'Allemand son intention de remplacer le drapeau marocain qui flotte sur le siège de l'ONU à Laâyoune par celui des Nations-Unies. Pour mémoire, dans son rapport sur le Sahara, avril dernier, Ban Ki-moon s'était plaint du nombre de drapeaux aux couleurs nationales qui entourent les locaux de la Minurso, le rendant, selon ses dires, difficile de le séparer d'une administration marocaine et du coup moins identifiable pour les Sahraouis. Selon des sources au Sahara, la conversation téléphonique entre le roi Mohammed VI et Ban Ki-moon pourrait donc tourner la page du blocage observé depuis que Rabat a décidé de retirer sa «confiance» en la médiation de Ross. Et annoncerait un retour de l'américain dans la région.